vendredi 26 mars 2010 par Nord-Sud

A Yamoussoukro, certains biens de Félix Houphouët-Boigny divisent les élus locaux. Le maire Gnrangbè Kouakou apporte sa version des faits.


Monsieur le maire, qu'est-ce qui vous oppose véritablement au gouverneur ?
Il n'y a pas de problème de personnes entre le gouverneur et moi. Mais il y a que lui, défend le Fpi et moi le Pdci-Rda. Faut-il que nous nous mettions d'accord pour défendre le Pdci ou le Fpi ? C'est là le problème. Sinon, pour le développement de Yamoussoukro, je lui ai toujours demandé des conseils.


Et pourtant, il se dit que vous vous disputez Guiglo, une plantation de Félix Houphouet-Boigny
Guiglo est un jardin et non une plantation ; il n'est pas à exploiter. Les cacaoyers et les caféiers qui s'y trouvent ne sont pas à exploiter. Nous devons plutôt y organiser des rencontres champêtres, des déjeuners, des cérémonies de mariage... Ce jardin est à exhiber à nos hôtes. A l'époque, Houphouet l'avait confié à la mairie. Ainsi, Jean Konan Banny (ex-maire de Yamoussoukro) l'a géré. C'est donc la mairie qui a toujours géré cette exploitation. Georges Ouégnin peut en témoigner. Et le maire que je suis, dois gérer Guiglo. Mais le gouverneur (N'Dri Appolinaire, Ndlr) ne veut pas entendre raison. Après avoir dilapidé les fonds générés par Toumbokro, il veut en faire de même pour Guiglo. Ce n'est pas normal ! De toutes façons, le conseil du district va en discuter, mais retenez que Guiglo est un patrimoine de la mairie de Yamoussoukro. C'est une des fiertés de notre ville que de bonnes volontés devraient nous aider à mettre en valeur.

Est-ce pour ces raisons que vous avez fait détruire des réalisations faites dans Guiglo par le gouverneur?
Le préfet Nassa Dacouri a présidé une de nos réunions, une rencontre initiée par le ministre de l'Intérieur. Au terme des discussions, il avait été convenu que l'exploitation de Guiglo s'arrête en attendant des clarifications, par voie hiérarchique. Donc, nous devrions tous observer le statu quo. Quelle n'a donc pas été ma surprise de constater que le gouverneur viole ce statu quo et va permettre que ses agents travaillent sur les lieux. J'ai donc fait détruire ce qu'il voulait faire parce que cela allait contre la décision de l'administration.

Des documents signés du ministère de l'Agriculture confient, dit-on, au district la gestion de Guiglo et Toumbokro, une autre plantation ?
Le gouverneur me dit qu'il détient un papier signé du ministre de l'Agriculture. Mais, le ministre de l'Agriculture n'est pas compétent en cette matière. C'est un jardin ; certainement que c'est le ministre de l'Environnement qui doit être notre interlocuteur. Mieux, dans le transfert des compétences, ce n'est pas une lettre d'un ministre qui est l'objet du transfert mais un arrêté ou un décret !

Comment réagissez-vous à la colère des chefs de villages excédés qui vous appellent, vous et le gouverneur, à cesser vos querelles ?
Nos chefs et nos parents sont nos électeurs. Mais, il y a déjà eu des tentatives de réconciliation. Vous pouvez le demander au gouverneur. Il a dit aux chefs qu'ils ne sont pas compétents pour résoudre ce problème. Les chefs se sont sentis frustrés et ont laissé tomber l'affaire. Sinon, j'ai toujours été disponible pour que nous discutions du développement de Yamoussoukro.


Entretien réalisé par Ousmane Diallo

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