lundi 3 mai 2010 par Notre Voie

Le président de la République, Laurent Gbagbo, a participé, hier, à la Fête de la liberté organisée par le FPI, le parti dont il est issu. Il a appelé, à cette occasion, ses camarades de lutte à l'ouverture.

La Fête de la liberté a connu, hier, son apothéose sur le site abritant son village, à Yopougon, par l'adresse du président de la République, Laurent Gbagbo. Le chef de l'Etat issu du Front populaire ivoirien, par le passé président de ce parti, a appelé la direction et les militants de sa formation politique à s'ouvrir aux autres Ivoiriens. Je vous engage à ouvrir vos bras () Chers camarades, ouvrez vos bras. Accueillez tous ceux qui viennent à nous. Sans récriminations. Soyez généreux politiquement, soyez généreux matériellement. Accueillez-les dans le moule de la Refondation, a-t-il exhorté. Il a indiqué que c'est le contexte de crise dans lequel se trouve la Côte d'Ivoire qui l'exige. Le FPI adepte du dialogue et du règlement des conflits par la voie pacifique, ne peut que donner cet exemple de solidarité pour sortir le pays de l'ornière. Je vous engage, a-t-il insisté, à vous mobiliser à faire progresser la Côte d'Ivoire. Aujourd'hui, nous sommes les seuls qui pouvons sortir la Côte d'Ivoire du trou où la guerre civile a failli le conduire.

Le président Gbagbo a souligné que la Fête de la liberté, qui marque la mort du parti unique, a pour but de montrer l'attachement du FPI à la démocratie contrairement à ceux qui sont des adeptes de la violence par les armes. Or la politique, pense-t-il, doit être faite à l'aune des valeurs démocratiques. La Fête de la liberté, c'est une fête qui réhabilite la politique, a-t-il lancé. Il a rappelé que, malgré la rigueur du parti unique quand il était dans l'opposition, il n'a jamais eu recours aux armes. Il s'est donc étonné que l'on ait eu à prendre des armes dans ce pays, notamment des gens qui ont pris les armes sous prétexte que le nord était marginalisé. S'inspirant de l'histoire de la Côte d'Ivoire, il a donné l'exemple des peuple akan et bété, qui n'ont pas attaqué la mère patrie quand bien même ils ont été humiliés et bafoués au début de l'indépendance. Il est revenu à la réalité socio-politique ivoirienne actuelle et a fait le constat de deux forces en présence sur l'échiquier. Aujourd'hui, il n'y a pas 100 partis. Le choix, c'est entre deux lignes. La ligne de ceux qui veulent avancer en faisant des progrès, en faisant des réformes ; et la ligne de ceux qui veulent nous tirer vers le bas. Nous refusons d'être en retard vers le bas, a-t-il martelé. Il s'est réjoui que le FPI se soit inscrit dans la logique du premier groupe. Cela s'est traduit, a-t-il dit, par la critique que ce parti a suscitée à son encontre à l'occasion de cette fête de liberté au Palais de la Culture. L'une des choses que le FPI a réussie dans ce pays et dont je suis particulièrement fier, c'est d'instaurer périodiquement un débat interne et externe pour que les gens nous regardent, nous disent ce qu'ils pensent de nous pour que nous-mêmes, nous fassions nos critiques et nos autocritiques. C'est extraordinaire !, a-t-il laissé entendre. Laurent Gbagbo a, par ailleurs, fait le bilan de son parti pour la conquête des libertés et pour parvenir au pouvoir d'Etat de 1990 à nos jours. Nous avons été aux élections en 1990, et je ne le regrette pas du tout parce que, grâce à cette élection, nous avons eu l'ascendance sur tous les autres partis définitivement, a-t-il fait le constat.

Il a fait savoir que cette lutte n'a pas été facile de sorte qu'ils (ses amis et lui) n'espéraient même pas voir leur combat aboutir. Nous avons lutté dans des conditions difficiles. Nous ne pensions pas à cette époque que la guerre froide allait prendre fin. Nous luttions sans même savoir que notre lutte allait voir un jour un aboutissement

Au dire du chef de l'Etat, la fin de la guerre froide a été pour beaucoup dans cet aboutissement heureux. Puisque les suppôts africains des différents camps antagonistes ont été, du jour au lendemain, lâchés. Il a ajouté que le mérite de ses compagnons de lutte et lui, c'est de s'être engagés dans la lutte pour les valeurs démocratiques. C'est à notre honneur d'avoir pensé, dès 1980, qu'il nous fallait abandonner les chimères de la lutte classe contre classe pour aller vers la direction de la lutte pour les valeurs démocratiques.

Serge Amand Didi

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