mardi 4 mai 2010 par Autre presse

Eburnews - L'émotion était grande et perceptible sur les visages, le samedi 1er mai dernier à Arraguié, un village situé à une quinzaine de kilomètres d'Agboville, une ville au Sud de la Côte d'Ivoire. Ce jour-là, dans ce village paisible, se déroulait l'enterrement de Nobel Assamoi Yao, un jeune garçon plongé dans sa 8ème année, dont la maladie à eu raison après une lutte héroïque.

Atteint d'une leucémie décelée en novembre 2008, Nobel entamera depuis ce jour, une lutte contre la mort. Il voulait vivre. Il était plein de vie. Dès cet instant, son père, Bertin Assamoi, professeur de français de Lycée et son épouse entament une course contre la montre. Très vite le petit Nobel est admis au service de pédiatrie du Centre Hospitalier et Universitaire (CHU) de Treichville, à Abidjan, pour des soins. Il est suivi par de docteur Attébi Yao. Mais, au bout de quelques mois, l'argent fait défaut. M. Assamoi , fonctionnaire moyen, a épuisé tous les recours qui s'offraient à lui, y compris un crédit de sa banque.

Dès lors, les choses se compliquent. Mais une porte s'ouvre le 31 mars 2009. Ce jour là, visitant les blessés de la bousculade du 29 mars 2009 survenue stade Félix Houphouët Boigny, bousculade qui avait fait 20 morts et 132 blessés suite au dernier match qualificatif de la Côte d'Ivoire contre le Malawi, Didier Drogba, le capitaine des Eléphants de Côte d'Ivoire est conduit à la chambre du petit Nobel qui avait à son chevet sa mère. Il fait un geste sur place. Mais la mère de Nobel ne veut pas s'arrêter là : Drogba m'a donné sur le champ une somme d'argent pour m'aider à soigner mon fils , nous explique telle, la gorge étreinte par la disparition de son fils, avant de poursuivre : quand il a fini, il m'a donné dos et il partait. Mais une voix intérieure me disait de ne pas le laisser partir comme-ca ! Je l'ai alors rattrapé et je lui ai dis que mon mari et moi étions à bout de souffle financièrement. Et que, je souhaitais qu'il envoie mon enfant dans un centre spécialisé en Europe. Il m'a regardé, m'a dit qu'il avait compris, mais qu'il ne me promettait rien. J'étais soulagé, car dans son regard, j'ai senti qu'il allait faire quelque chose., confie dame Assamoi née Orou.

A partir de cet instant, les choses sont allées vite. Le buteur de Chelsea actionne sa Fondation basée à Abidjan, qui prend en charge Nobel Yao. Le 11 septembre 2009 Nobel s'envole avec sa mère pour la Suisse pour des soins intensif à l'hôpital Cantonal de Genève. Là-bas, il est admis au service oncologique de la pédiatrie du professeur Pazvek et est suivi par le docteur Osaïm. Après trois chimiothérapies et une greffe le 25 février 2010, Nobel Assamoi Yao décède en début de soirée du 16 avril 2010. Signes de temps : Chelsea était battu par Tottenham (1-2, 35èmeJ) le lendemain 17 avril. Sûrement très affligé par la mort de son précieux Nobel, Drogba ne marqua pas. Deux semaines plus tard, au lendemain de la mise en terre du petit Nobel, Drogba retrouvait le chemin des filets dans un match très décisif face à Liverpool (2-0, 37ème J) et donnait une sérieuse option à Chelsea pour la course vers le titre.

José Djati
josedjawe@yahoo.fr

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