mardi 4 mai 2010 par Fraternité Matin

Le Projet d'urgence des infrastructures urbaines (Puiur), a lancé, hier à Yamoussoukro, sa cinquième et dernière composante portant sur le Contrat de ville . Et cela, à travers un séminaire international de mise à niveau et d'appropriation, organisé par la direction générale de la décentralisation et du développement local, à l'intention des maires, présidents des Conseils généraux et préfets de région et auquel participent des experts d'autres pays, sous le thème: le Contrat de ville, un outil de développement local.

Déjà appliqué dans nombre de pays à travers le monde voilà plus de vingt ans, il se définit comme un acte d'engagement par l'entremise duquel, les communes et l'Etat décident ensemble d'exécuter un programme pluriannuel de développement social urbain, consacré en priorité à l'amélioration du cadre de vie des populations des quartiers dits difficiles. C'est-à-dire, toutes ces zones d'habitation dépourvues d'infrastructures de base, nécessaires au bien-être de leurs populations.

Le concept a beaucoup évolué à ce jour, pour prendre en compte, nombre d'autres préoccupations résultant de l'organisation même de ces sites d'habitations spontanées aux raisons d'existence désormais multiples. Le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro, président dudit séminaire, les a justement rappelées à la cérémonie d'ouverture. Justifiant par ce fait même, tout l'intérêt qu'ont les collectivités décentralisées de s'approprier pleinement ce nouveau mode de gestion de leur développement. Ainsi, l'on peut retenir pour l'essentiel des raisons citées, l'afflux massif des populations notamment les jeunes des zones rurales vers les grandes villes, en quête d'un mieux-être.

Ce qui a entraîné une prolifération des bidonvilles et autres quartiers précaires, que les communes n'étaient pas préalablement préparées en terme d'infrastructures de base à accueillir. Il en découle, note le ministre Tagro tout une série de difficultés qui exercent une telle pression sur les équipements urbains, qu'il devient difficile d'entretenir le peu qui existe, et a fortiori, envisager la mise en place d'équipements nouveaux Toute chose qui expose donc les populations de ces zones aux drames que vit annuellement, par exemple, la ville d'Abidjan durant les saisons pluvieuses etc. C'est bien là, soutient Désiré Tagro, une situation qui appelle de la part de l'Etat, une réaction non seulement adaptée, mais également organisée qui s'inscrive dans un cadre global harmonisé... en faveur des collectivités décentralisées

Cependant, il ne s'agira pas pour les uns et les autres, explique-t-il, d'intégrer - le Contrat de ville comme une panacée, mais plutôt de l'examiner sous tous ses angles, en vue de nous l'approprier véritablement en tenant compte de nos contingences locales. Cela dit, il demeure certain affirme Pierre Dimba, coordonnateur du Puiur que les Contrats de ville peuvent constituer un instrument efficace de planification et de mise en ?uvre concertée et partagée de programme de développement local. Une fois bien menés, indique M. Dimba, ils devaient pouvoir offrir la possibilité d'une plus grande cohérence de l'intervention publique, en évitant le cloisonnement et la sectorisation excessive et favoriser du coup, la légitimation de l'action de l'élu local, de même que la participation des populations au développement.

La définition du cadre juridique et institutionnel, le mode de financement de ses activités, sa durée, ses signataires, les projets éligibles au Contrat de ville etc ont fait l'objet de réflexion dans trois ateliers. Dix communes que sont: Port-Bouët, Yopougon, Koumassi, Adjamé, Abobo, Divo, Daloa, San Pedro et Bouaké, vont servir de cadre à la phase pilote marquant l'expérimentation de cet outil de développement en Côte d'Ivoire. Un outil déjà utilisé au Sénégal et au Rwanda, dont des experts ont fait des exposés sur ses bienfaits dans leurs pays respectifs.


Moussa Touré
Envoyé spécial

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