mardi 4 mai 2010 par Le Patriote

Le Patriote : Dans le cadre de la reprise du contentieux, la primature et la CEI ont produit un communiqué conjoint. Que pensez-vous de ce communiqué ?

Doumbia Brahima : Ce communiqué regorge beaucoup de points que nous regrettons. Premièrement, il est mentionné que le communiqué a été fait en accord avec les partis politiques, alors que le RDR n'a jamais été associé à la prise d'une telle décision. Deuxièmement, nous dénonçons le fait que le contentieux ait été divisé en deux phases, c'est-à-dire sur la liste grise et un autre sur la liste blanche. Ceci ne correspondant pas au mode opératoire qui a été arrêté de façon consensuelle alors que nous sommes dans une phase de rallonge sur le contentieux qui a été négociée et obtenue par le facilitateur. Le troisième point, c'est le temps inutilement long consacré à une simple opération de rallonge. En effet, cette phase de rattrapage va prendre soixante dix (70) jours, c'est-à-dire, deux mois et demi ; alors que le contentieux lui-même ne compte que trente huit (38) jours. Ce contentieux a été vidé et prorogé à plusieurs reprises. La durée de cette énième prorogation ne peut pas dépasser celle du contentieux lui-même. Tout porte à croire que c'est une opération à part. Ce qui est archi-faux. Quatrième point, le chronogramme qui circule sous les manteaux n'indique pas la date d'affichage de la liste définitive qui ouvre les perspectives de l'organisation d'un scrutin. Cinquième point que nous regrettons, c'est la mise sur pied des comités de réclamations auprès des CEI locales. Ces comités comprennent deux représentants de la CEI, deux représentants de la CNSI, deux représentants de l'ONI et la SAGEM est observateur. Enfin sixième point, les fameux comités de réclamation vident la CEI de ces prorogatives. Ce qui est inacceptable.


LP : Selon vous, quelle est l'opportunité de tels comités de réclamation ?

D.B : Nous nous posons la même question, d'autant plus que ces comités ne sont ni légaux, ni légitimes et n'ont jamais fait l'objet de débat entre les forces politiques. Les membres de ces comités ne peuvent pas siéger auprès des membres de la CEI légalement constituée et qui ont apporté des documents attestant de leur moralité et qui travaillent sous la supervision d'un agent assermenté. Nous savons que les représentants de l'ONI, l'INS et la CNSI seront des militants ou sympathisants du FPI comme cela nous a été démontré lors de la crise de croisement interne de la CEI. Au total, ce communiqué ne nous agrée pas et nous le rejetons. Nous ne pouvons pas l'accepter. Nous ne pouvons donc pas accepter la reprise du contentieux dans les conditions définies dans ce communiqué. Le RDR ne se reconnaît pas dans ce communiqué du Premier ministre et de la CEI. C'est une stratégie du dilatoire. Ce communiqué est une satisfaction des revendications du seul camp présidentiel. Et deuxièmement, ce communiqué tente de calmer ou casser l'ardeur des populations ivoiriennes qui réclament des élections et attendent organiser une grande marche le 15 mai.


LP : Quel sera le sort de ceux qui ont été radiés de la liste provisoire avant l'arrêt du contentieux ?

D.B : Justement ce communiqué ne parle pas de ces personnes qui ont été arbitrairement radiées des listes. C'est l'un des points que nous regrettons également. Nous pensons que le premier acte à prendre devrait consister à rendre nul et de nul effet ces radiations arbitraires.


LP : Qu'allez-vous faire alors ?

D.B : Nous sommes dans un groupement qui est le RHDP. Le problème sera posé et traité comme il se doit. Des actions idoines seront arrêtées par rapport à la situation qui prévaut.

Par I B Kamagaté

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