La Côte d'Ivoire est en crise, mais nous pouvons faire nos infarctus tranquillement. Le directeur de l'institut de cardiologie (Ica), Pr Séka Assi Rémi, a lancé cette boutade la semaine dernière pour manifester sa joie de pouvoir désormais réaliser dans son établissement l'angioplastie coronaire. Un traitement par implantation d'un dispositif intra coronaire qu'on appelle le stent qui facilite la circulation du sang au niveau du c?ur pour les personnes victimes de crises cardiaques. L'Ica a réussi à faire la première implantation du stent le 27 avril dernier, grâce au Dr N'Guetta Roland, maître assistant en cardiologie qui a été formé dans cette spécialité en France. C'est en présence de son maître, Dr Rémy Pillière, cardiologue international français en fin de mission en Côte d'Ivoire, où il est venu soutenir l'Ica dans ce projet, que la bonne nouvelle a été donnée à la presse. Afin de rassurer les malades qui avaient l'habitude de se soigner en Europe qu'ils peuvent désormais être pris en charge à l'Ica.
En fait, jusque-là, le traitement des patients souffrant d'insuffisance coronarienne à l'Ica se limitait aux médicaments. Dr Rémy est également venu avec des équipements pour aider à la mise en place du service. L'angioplastie coronaire est un principe qui consiste, selon le Dr Rémy Pillière, à faire un tunnel dans l'artère qui se trouve à la surface du c?ur au moyen d'un stent. Cette technique existe depuis 1977 et est pratiquée dans plusieurs pays. On réalise 120.000 opérations de ce type par an en France. Il faut cependant savoir que dans les premières heures, les malades sont non transportables. Car lorsque les artères sont bouchées, elles provoquent un infarctus qui peut tuer le malade. Dr N'Guetta Roland est le premier spécialiste ivoirien formé dans ce domaine, et c'est lui qui aura à charge d'asseoir le service, avec la collaboration de son maître qui s'est dit prêt pour l'implantation de l'angioplastie coronaire en Côte d'Ivoire et dans la sous-région.
Parce qu'avec le changement de mode de vie, de plus en plus de gens vont faire cette maladie en Côte d'Ivoire, et il faudra la traiter localement. Pour en réduire le coût très élevé du traitement.
L'intervention revient 10 fois moins cher à l'Ica. Un appel a donc été lancé aux autorités politiques, aux ambassadeurs aux représentants d'organismes internationaux et aux opérateurs économiques pour un appui matériel et financier à cet hôpital.
Marie-Adèle Djidjé