lundi 10 mai 2010 par Nord-Sud

En faisant avorter la relance du contentieux de la liste électorale, prévue ce lundi, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix aurait décidé de prendre ses distances vis-à-vis de Youssouf Bakayoko, le président de la Commission électorale indépendante.

Un lâchage sur fond de règlement de comptes. Telle est l'analyse que font de nombreux observateurs depuis que votre quotidien a mis, sur la place publique, les querelles intestines qui ont fini par avoir raison de la relance du contentieux de la liste électorale. En effet, arguant qu'il n'a pas été consulté, comme le prétend le communiqué conjoint signé de la primature et du président de la Commission électorale indépendante (Cei), et que le communiqué ne mentionne pas la date d'affichage de la liste électorale définitive qui devait être publiée un jour après la fin du contentieux administratif et judiciaire,

ne mentionne pas la date du 1er tour de l'élection présidentielle qui était prévu fin avril-début mai 2010 , le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) a décidé de ne pas se reconnaître dans la relance annoncée du processus électoral. Si le contentieux est organisé tel qu'il a été annoncé, le Rhdp en tirera toutes les conséquences, concernant l'acceptation des résultats de cette opération , a prévenu, ce week-end, Ibrahim Doumbia, l'un des responsables des élections au Rassemblement des républicains (Rdr). En un mot, c'est vers un nouveau blocage politique que s'achemine le pays, surtout que les représentants du Rhdp au sein de la Cei ont décidé de faire leur, le combat de leur formation politique. Ce faisant, c'est Youssouf Bakayoko, un cadre issu du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci-Rda) co-signataire avec le Premier ministre du communiqué de relance du contentieux qu'ils mettent mal à l'aise. Celui-ci se retrouve pratiquement isolé, victime des calculs politiciens de ses partisans. Car, du point des arguments avancés aussi bien par le Rhdp que par les commissaires centraux de la Cei issus des rangs de l'opposition, beaucoup de choses semblent manquer de pertinence. Au nombre de celles-ci, la question de l'avis des partis politiques dans l'élaboration du guide méthodologique. De quoi ces partis ont-ils finalement discuté avec Paul Koffi Koffi, directeur de cabinet adjoint du Premier ministre, chargé des programmes de sortie de crise lorsque celui-ci les a rencontrés en mars dernier ? Nieront-ils le fait que ce dernier les a effectivement rencontrés ? La deuxième chose qui mérite d'être soulevée, c'est l'enjeu même de cette relance du processus électoral. C'est plutôt à une opération préalable au lancement du contentieux que Guillaume Soro et Youssouf Bakayoko invitent les Ivoiriens, afin de régler les problèmes les uns après les autres. Malheureusement, dans ce brouhaha des partis politiques que, certains tentent de faire croire que c'est le contentieux, tel qu'il a été suspendu qui reprend ses droits, en rajoutant aussi aux craintes légitimes des uns et des autres.

Marc Dossa

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