lundi 31 mai 2010 par Nord-Sud

Trois ans après son arrivée à l'Elysée, Nicolas Sarkozy accueille son premier sommet Afrique-France. Changement notable : la participation de personnalités du monde socio-économique franco-africain.

A Nice, dans le Sud de la France, une quarantaine de chefs d'Etat ou leurs représentants se retrouvent ce matin pour la grand' messe biennale franco-africaine.

La dernière édition qui s'était tenue à Cannes sous Jacques Chirac avait été perçue comme la dernière du genre. A l'arrivée du président Sarkozy, nombreux sont ceux qui avaient parié sur une disparition des sommets Afrique-France vieux de 37 ans. Le successeur de Jacques Chirac avait multiplié des propos tendant à faire accroire à une refonte totale des relations franco-africaines marquées par de longues années de coopération mâtinée à la sauce françafrique . On se souvient qu'en février 2008, au Cap (Afrique du Sud), le président français appelait à changer le modèle des relations entre la France et l'Afrique.

Deux ans après Cannes, revoilà les mêmes chefs d'Etat (à quelques variantes près) invités à faire le tour d'horizon de leurs relations avec l'ancienne puissance coloniale.

Au moment où nombre de pays du continent noir célèbrent leur cinquantenaire, cette rencontre Afrique- France prend des allures de bilan de cinq décennies d' amitié entre les deux entités. Pour marquer sa différence d'avec ses prédécesseurs, le numéro un français et ses hommes ont apporté quelques retouches à cette rencontre. Le Quai d'Orsay, en effet, souligne une nouveauté majeure : l' ouverture aux forces vives françaises et africaines . Pour ce sommet de Nice, sur la côte d'Azur, 80 entrepreneurs français et 150 entrepreneurs africains, venant de toutes les régions du continent, seront conviés à participer aux travaux, de même que des organisations syndicales. Cette ouverture au monde économique et social est une première dans l'histoire des Sommets Afrique - France. Au programme de cette édition, trois réunions à huis clos entre M. Sarkozy et ses homologues africains sur les enjeux politiques et majeurs du 21ème siècle. Seront débattues, les questions relatives à la place de l'Afrique dans la gouvernance mondiale, le renforcement de la paix et de la sécurité et le climat. De leur côté, les ministres à compétence économique français et africains, ainsi que les représentants des entreprises et des syndicats travailleront, cet après-midi, sur cinq sujets économiques : l'environnement des affaires ; le financement des entreprises en Afrique ; la formation professionnelle ; la responsabilité sociale et environnementale des entreprises ; les sources d'énergie de demain. Mardi matin, ceux-ci poursuivront avec un atelier sur le rôle des migrants dans le développement des investissements privés en Afrique. A l'instar d'une poignée de chefs d'Etat, le président Laurent Gbagbo n'a pas jugé utile de faire le déplacement, privilégiant certainement de se préoccuper des affaires internes au détriment des autres. Pour la deuxième fois consécutive, c'est le président du Conseil économique et social, Laurent Dona-Fologo, qui conduit la délégation ivoirienne. Sont annoncés à ses côtés, Mme Danielle Boni-Claverie, Koffi Djadan Amos (de la direction Europe du ministère des Affaires étrangères), Pierre Kipré (ambassadeur de Côte d'Ivoire à Paris et Kouassi Oussou (directeur général de l'Economie au ministère de l'Economie et des Finances).

Samedi après-midi, à Paris, M. Fologo en sa qualité de président du Rpp (Rassemblement pour la paix le progrès et le partage) a animé une conférence publique dans laquelle il a établi un bilan des années de crise en Côte d'Ivoire. Il a par ailleurs invité les électeurs ivoiriens à accorder un second mandat à Laurent Gbagbo.

Dimanche après-midi, le représentant du président Gbagbo s'est entretenu avec des membres de la diaspora ivoirienne installés à Nice.


Karim Wally, envoyé spécial à Nice

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