lundi 7 juin 2010 par Autre presse

S'il est notoirement reconnu que tous les peuples ont les dirigeants qu'ils méritent, il est aussi que parmi les dirigeants, il y en a toujours quelques uns qui se distinguent par des signes qui leur sont uniques comme les empruntes digitales. Mais il est aussi bon de reconnaitre la valeur intrinsèque d'un Monsieur qui se distingue par son courage à travers ses dires et sa façon de vivre : le Professeur Mamadou KOULIBALY. Défenseur acharné d'une monnaie Nationale ou tout du moins Africaine, non arrimée à aucune autre puissance monétaire, alors Ministre de l'Economie et des Finances au début de l'ère GBAGBO, Mamadou KOULIBALY, aujourd'hui Président de l'Assemblée Nationale de Côte d'Ivoire, apparait aux yeux de ses compatriotes comme un homme singulier, voir un dirigeant différent de ce qu'il leur a été donné de voir en d'autres temps. Il est connu pour sa simplicité. Il n'est pas rare de le voire arpenter les voies de la capitale ivoirienne au volant de sa voiture de commandement sans aucune escorte, se faufilant comme il peut dans les dédales de nos interminables bouchons. Au perchoir, l'on ne perçoit aucune solennité dans l'expression, l'on, se croirait à un cours magistral dans les amphis théâtres de l'Université de Cocody où il a l'habitude de dispenser le savoir. Tout en restant fidèle au régime auquel il appartient, il n'en demeure pas moins fidèle aux principes auxquels de loin il semble être attaché : l'Equité, la Justice, la Dignité Humaine.

Aussi, ses compatriotes éprouvent-ils toujours du plaisir à la suivre à chacune de ses sorties, où il met un point d'honneur à mettre le doigt sur la plaie, en proposant le pansement qu'il pense indispensable pour la guérison. Sûr de lui, il apparait comme un homme de conviction et cela il l'a véritablement prouvé au début de la crise, lors de cette table ronde de Marcoussis en France. Table ronde qui, et cela n'est qu'un secret de polichinelle, a accouché d'une petite souris, si non qu'elle a eu le mérite, hélas bien triste de transformer la plaie ivoirienne en gangrène. Avec les journaux comme support, il a toujours su jouer sa partition dans cette symphonie éternellement inachevée. Aujourd'hui, encore quoiqu'on dise, peut-on peut être lui reprocher le cadre ou le mode adopté, mais force est de reconnaitre qu'il a le courage de dire haut ce que bon nombre de ses compatriotes pensent très bas, avec à l'appui une analyse pédagogique digne du Professeur qu'il est.

La crise ivoirienne a gros dos. Mais, en réalité de part et d'autre de l'ex mur de la honte, à qui profite le crime ? Ex mur dont les fondamentaux demeurent toujours. Au Nord, c'est le pillage systématique dans l'impunité totale des richesses du sous sol, de la vente pour le compte des seigneurs de guerre des matières premières. Au sud, le clanisme, la ploutocratie et la corruption sont érigés en mode de Gouvernement, caractérisé par une hypocrisie déconcertante. Personne n'ose parler pire, l'on finit par entrer dans le contexte comme pour dire à qui mieux, mieux sans oublier les appétits gloutons de certains de ces dirigeants qui achètent à tous vents, édifices et véhicules dont les puissances en chevaux contrastent avec nos routes laissées à l'abandon par ces mêmes dirigeants. Pendant ce temps, que devient le peuple. De quel peuple s'agit-il ? Ceux là reclus dans les baffons des quartiers insalubres, parias qu'ils sont oubliés des humains. Voilà à quoi est réduit le peuple que l'on dirige ou que l'on aspire à diriger.

La ruelle qui séparait les citoyens il y a seulement vingt ans ; sous toutes les différentes ères politiques que nous avons connues, est devenu un fossé si profond qu'il parait infranchissable. Fossé creusé davantage par cette fameuse titrisation des créances de l'Etat vis-à-vis des opérateurs économiques, véritables poumons de la vie socio économique de ce pays, suffisamment éprouvés après quatre à cinq ans d'attente ; mesure dirais-je certes normale pour permettre à l'Etat de mobiliser des ressources, comme appliquée dans bien d'autres pays en difficulté de trésorerie ; mais que malheureusement aucun organisme financier n'accepte de prendre à sa juste valeur, sans une décote drastique de 25 à 30%. A cela faut-il comme si cela était encore nécessaire ajouter les pourcentages versés de part et d'autre 5, 10 voir 20% afin qu'une facture régulière ne soit payée. Je pense qu'il en est de trop. Silence on développe . En d'autres termes, la passerelle de pouvoir conférée à l'individu pour le bien être commun, est détournée à des fins personnelles, individuelles

L'on a parlé du panier de la ménagère, puis du sachet de la ménagère et aujourd'hui plus de ménagères. L'on tirait le diable par la queue, aujourd'hui le diable n'a même plus de queue. Pendant ce temps les gestionnaires de nos deniers publics claironnent à tous vents et brandissent comme un trophée la remise de la dette par ces pays qui au début de nos indépendances avaient le même niveau de vie que nous. Et comble, hélas ! L'on se donne des satisfécits par des titres de meilleurs gestionnaires, alors que le peuple dont on gère les biens croupis dans la misère.

Alors où est passé l'Honneur, où est passé l'Humain dans ce pays dit béni des Dieux, qui après les miracles a vu pleuvoir des milliards. Oh ! si Dieu pouvait venir au secours de ce pauvre peuple et de son Président Laurent GBAGBO et son épouse dont la Garde courtoise ou rapprochée, imposée ou pas ne lui renvoie hélas pas l'ascenseur. Qu'a-t-on fait pour mériter pareil situation ? a quoi sert-il d'amasser tant de richesses, si elles ne sert qu'à appauvrir davantage une population, qui pourtant a braver les mains nues, aux prix de la perte de tant de vies humaines, pour n'avoir de récompense que l'injustice, voir la brimade économique. Avec ce pouvoir d'achat, ce mot pouvoir que j'emploi parce que je n'en trouve pas un autre, enfin, ce pouvoir d'achat qui se rétrécit comme une peau de chagrin, ou à la fermeture de tant d'entreprises, ou à la réduction de leur capacité de production par manque de consommateurs. Si tant est qu'on ne change pas une équipe qui gagne, il est évident qu'il est bon de changer une équipe qui perd et qui persiste dans la perte.

La Côte d'Ivoire est malade depuis près de deux décennies de ceux qui l'ont dirigé et qui la dirigent. Par novisme ou par égoïsme, ils ont plongé le pays dans le coma économique. La confiance qui naguère était un des piliers de notre développement n'existe plus entre la population et ses dirigeants, ni entre les opérateurs économiques et les décideurs, ni entre les décideurs eux-mêmes. Alors, allons-nous comme des moutons de panurge suivre ceux là jusqu'à la noyade ? Je pense pour ma part que le Président de la République doit ouvrir grand les yeux et aussi les oreilles, afin d'amputer les membres qui gangrènent le corps, se faire une nouvelle virginité afin de continuer à bénéficier de la confiance de son peuple auquel il a présenté un programme basé sur le slogan : Donnez moi le pouvoir, afin que je vous le redonne . C'est ce qu'il fait dans moult domaines, mais hélas, il n'a pas été récompensé à la mesure de ses largesses et de sa volonté.

C'est pourquoi, je voudrais lui rendre hommage et demander au peuple d'avoir foi en son président et à son épouse qui fort heureusement ont pris de la hauteur dans cette ruée vers l'or, établie par certains de leurs collaborateurs.

Monsieur le Président de la République Laurent GBAGBO et son épouse méritent notre confiance et nos encouragements. Le peuple qui n'a pas la mémoire courte le leur revaudra pour une Côte d'Ivoire qui sait se tenir débout et aller toujours de l'avant.

Enfin je terminerai en adressant au Professeur Mamadou KOULIBALY, Président de l'Assemblée Nationale, en lui disant que son amour pour la Mère Patrie n'a d'égale que pour son engagement pour la Nation.

Dieu bénisse la Côte d'Ivoire.

Roland DAGHER
Conseiller Economique et Social
18 B.P 71 Abidjan 18

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