jeudi 10 juin 2010 par Le Nouveau Réveil

A l'Etat civil, il s'appelle Amidou Diabaté. Mais à la gare routière, il est bien connu sous le nom d'Eric Diabaté. Ce jeune homme, bien introduit dans toutes les gares routières de la capitale économique, est le président du comité de crise contre la cherté du carburant, président de l'organisation nationale pour l'union des chauffeurs professionnels de Côte d'Ivoire. Il a bien voulu nous parler de la crise qui a occasionné des affrontements meurtriers, lundi dernier à la gare routière de Treichville. " Il y a deux personnes dans le coma, il y a un mort. Il s'appelle Légré. Ce dernier n'est ni chauffeur, ni syndicaliste. Il était venu rendre visite à quelqu'un à la gare et il a été pris à parti. Il y a aussi 6 blessés " a-t-il dressé le bilan. A l'origine, explique Eric Diabaté, " des personnes ont reçu un arrêté de la mairie de Treichville qui date de 8 mois. Le collectif en place à Treichville a refusé que ceux qui ont eu l'arrêté travaillent car il y a une règle qui stipule qu'il faut 400 membres qui adhèrent au syndicat avant qu'il ne travaille ". Aussi a-t-il souhaité que " les collaborateurs des maires soient vigilants ". En ce qui concerne les belligérants, il est formel : " C'est des loubards et c'est des soi-disant syndicalistes qui les ont envoyés. Mais cette fois-ci, nous allons faire le ménage. Il n'y a pas de combat sans douleur " accuse-t-il en rassurant en même temps. Pour Eric qui dit avoir été chauffeur de wôrô wôrô, de gbaka et de Taxi compteur, il n'est pas normal que des loubards se servent de leurs muscles pour soutirer entre 300 et 1000 f sur chaque chargement à la gare. Mais aussi à chaque carrefour. " Le chauffeur de gbaka, par jour au minimum, est délesté de 12 000f, le taxi compteur 8000f et les wôrô wôrô, 6000f. C'est un système de désordre qu'ils appellent la " rotation ". Ils sont fédérés. Il y a le syndicat des transporteurs, et celui des chauffeurs et chaque jour, ce sont les deux groupes qui se partagent ces recettes. Ceux qui encaissent sur le terrain ne sont en fait que des exécutants. Ils ont leurs patrons au bureau qu'on appelle les présidents syndicaux. C'est eux qui les organisent. Pour Eric Diabaté, l'Etat doit s'impliquer pour faire le ménage en chassant toutes ces personnes qui ont pour métier de délester les chauffeurs de leur recette. Mieux, il " demande l'appui du Président Laurent Gbagbo " car a-t-il argué " si le Président a pu nettoyer le secteur du café cacao, s'il a pu nettoyer l'Ena, c'est qu'il peut aussi nettoyer le secteur du transport ". Eric Diabaté qui dit être en négociation avec les autorités, précise qu'il entendait lancer un mouvement de grève. Il déplore d'ailleurs le fait que jusqu'à ce jour, de la ferraille d'Abobo jusqu' à Anyama, il y a 15 points d'encaissement rémunérés chacun à 300f. " Les violences continuent à Abobo, certains de nos camarades sont bloqués (ndlr : hier) dans les locaux de la mairie par des loubards pour avoir approché le maire afin de dénoncer cette pratique " a-t-il conclu. Interrogé par souci d'équilibre de l'information, un responsable du service transport de la mairie de Treichville a déclaré : " Nous avons reçu Eric Diabaté. C'était en présence du commissaire du 29ème arrondissement, de M Kabi Yves et Bamba, envoyés de la Présidence. Les trois syndicalistes qui bénéficient de l'arrêté ont nié être impliqués dans la bagarre. C'est un groupe de jeunes qui a eu un problème avec un autre groupe et la mairie n'a rien à voir avec. Sinon pourquoi un document qui a été signé il y a 8 mois, c'est seulement maintenant que celui-ci provoque des bagarres.

Diarrassouba Sory



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