lundi 14 juin 2010 par Le Patriote

RFI Vous allez faire un concert à Bouaké, à l'initiative du Premier ministre, pourquoi vous ?

Alpha Blondy : C'est moi, parce qu'en tant qu'Ivoirien, je me sens concerné par la fin de la crise en Côte d'Ivoire.

Si à mon modeste niveau, je peux apporter ma contribution à travers ce concert gratuit, je n'hésiterais pas. C'est pourquoi, quand on m'a fait la proposition, j'ai sauté sur l'occasion.


RFI. : Vous faites ce concert pour soutenir l'Accord politique de Ouagadougou ?

A.B : Oui, en effet, avec l'Accord politique de Ouagadougou, on est arrivée à cette accalmie, au point où on parle d'élection. On est habitué à cette paix relative, qui donne beaucoup d'espoir aux Ivoiriens. Cela permet aux leaders politiques de sauver leur carrière politique.


RFI : N'est-ce pas plus paradoxal, parce que Mamadou Koulibaly, président de l'Assemblée nationale, estime que cet accord a échoué ?

A.B ; Je crois que nous n'avons pas la même mission. Eux, ils sont des politiciens, moi, je n'en suis pas un. Je pense aujourd'hui qu'il y a ceux qui dénoncent pour tenter de donner un coup de fouet au processus, pour stimuler les uns et les autres pour aller de l'avant. Il y a ceux comme moi, dont ce n'est pas le rôle. Au lieu de parler de la bouteille à moitié vide, moi, je parle de la bouteille à moitié pleine. Pour moi, le problème doit être résolu, c'est très simple. Car, ce n'est pas à cause des élections que les uns ont pris les armes. C'est à cause des papiers. Il faut donner à tous les Ivoiriens leurs papiers. Que ceux qui n'en n'ont pas en fassent la demande et qu'on tourne cette page pour de bon. Il ne peut pas y avoir d'élections sans désarmement, il ne peut pas également y avoir de désarmement, sans que la raison pour laquelle les gens se sont armés soit résolue. Le problème, c'est quand on dit qu'il y a des fraudeurs


RFI : N'y a-t-il pas de cas de fraude ?

A.B : J'explique : quand on dit qu'il y a des fraudeurs, et que par coïncidence, tous les fraudeurs ont des patronymes qui viennent du Nord, cela est malsain. Car la Côte d'Ivoire est entourée de cinq pays. Si on dit que ces fraudeurs, ce sont des Maliens, des Guinéens, des Burkinabé, il aurait été aussi plus décent de parler des Ghanéens et des Libériens. C'est en cela que je dis que c'est malsain. Il faut que nous quittions cette guéguerre. Moi, mon combat, c'est comment tuer l'Ivoirité, qui a tant tué la Côte d'Ivoire.



RFI : vous avez l'impression qu'elle revient ?

A.B. : Bien sûr. Parce que les Ivoiriens sont dangereusement actifs. Je voudrais sincèrement interpeller le grand-frère Laurent Gbagbo, qui est en pôle position aujourd'hui pour tuer l'Ivoirité ; S'il réussit cela, même M. Ouattara lui dira bravo. Car, il est l'une des premières victimes de ce concept négro-nazi qu'est l'Ivoirité.


RFI : Il y a quelque temps, vous avez initié une tournée de paix, qui a fait élire Henri Konan Bédié. Aujourd'hui, avec ce concert, ne craignez-vous pas qu'on vous accuse de rouler pour Gbagbo ?

A.B : Je suis habitué aux différentes épithètes. On dit : Il roule pour celui-là, là n'est pas mon problème. Si les politiciens n'avaient pas laissé le concept de l'Ivoirité mettre à mal l'unité nationale, moi, je ne serais pas là en train de dire ce que je dis. Je roule pour la Côte d'Ivoire pacifiée. J'ai dit à Laurent Gbagbo que ce n'est pas lui qui est à la base de l'ivoirité, mais ça serait génial que ce soit lui qui mette fin à cette Ivoirité.

Propos recueillis par IBk

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