lundi 14 juin 2010 par Le Patriote

Koulibaly a raison dans le fond de son discours. Mais il a tort ( ?) dans la forme. Voilà en substance ce qui ressort du communiqué qui a sanctionné le secrétariat exécutif du FPI, la nuit de jeudi dernier. Le communiqué signé du Président du FPI, Pascal Affi N'Guessan, publié vendredi uniquement chez notre confrère ??Notre Voie'', journal du parti, ne condamne pas le Professeur Mamadou Koulibaly. Il le désapprouve , tout juste. Il faut admettre que convoqué pour être mis en minorité après sa missive, le Président de l'Assemblée nationale avait su organiser sa défense. Sans doute, parce qu'il avait raison. Tout au moins dans le fond. La preuve, après la rédaction du communiqué Sangaré Aboudrahamane a exigé que Koulibaly l'approuve d'abord. Le communiqué est effectivement tout en sa faveur. Le Secrétariat exécutif a marqué sa désapprobation quant au lieu, à la forme et au moment de cette prise de position , écrit l'ancien Premier ministre Affi N'Guessan. Une assertion acceptable comme discutable vu que le camarade rebelle n'est pas à sa première dénonciation publique du régime et des accords. Sur les questions sensibles liées à la gouvernance des affaires publiques, le Secrétariat exécutif entend poursuivre les discussions en vue d'identifier les voies et moyens appropriés pour soutenir le combat du Président Laurent Gbagbo pour la moralisation de la vie publique , en convient aussi le communiqué. En clair, les faits de corruption et de favoritisme à l'Ecole de Police sont avérés. Et à l'instar du Chef de l'Etat, Koulibaly a raison d'exiger une meilleure gouvernance du pays.

Outre cela, l'accord politique de Ouagadougou n'apparaît qu'une seule fois dans le texte. Juste pour rappeler les sujets évoqués par le 3ème vice-président du FPI dans son adresse à la société civile. Nulle part, le FPI n'apporte son soutien à cet accord. Dans le cas d'espèce, en général et en toute bonne foi, on note noir sur blanc : nous oeuvrons pour l'application de l'accord politique de Ouagadougou . Ingénus, les Forces Nouvelles s'usent à ce jeu dans chacun de leur communiqué. Koulibaly a une fois encore raison : Ouaga est mort et il faut penser à autre chose . Au fond, c'est déjà le cas avec le dialogue dit inter-ivoirien . En somme, le Ministre Désiré Tagro a donc tort sur toute la ligne. Sauf sur le fait que son camarade l'ait critiqué publiquement. C'est minime. D'ailleurs son nom n'apparaît aucunement dans le communiqué. Il n'a eu ni droit aux excuses de Koulibaly ni droit à sa condamnation. C'est un signe. Au reste, le Secrétariat exécutif appelle les siens à poursuivre avec détermination le travail des listes électorales fiables () . Enfin, le communiqué affirme que rassemblé et mobilisé, les malentendus (ont été) dissipés . A voir. Vendredi dernier, notre confrère ??L'intelligent d'Abidjan'' a publié une interview de Jean Yves Dibopieu, membre de la ??galaxie patriotique'' plutôt proche du ministre Tagro. Il n'a été guère tendre avec le Président de l'Assemblée nationale à qui il demande d'avoir du courage pour démissionner . Le même jour également, plusieurs secrétaires généraux de section et des fédéraux du FPI ont co-signés une déclaration pour soutenir leur 3ème vice-président. Ni Koulibaly ni Tagro n'ont donc appelé leurs partisans à l'apaisement après la réunion. Ils sont donc rassemblés et mobilisés pour leur logique d'avant jeudi soir. Sangaré n'a pas réussi la mission que Gbagbo lui a confiée avant de s'envoler soigner sa dent à Casablanca. Sa volonté d'imiter le roi Salomon n'a pas porté. Faudra-t-il observer les poignées de mains du Chef de l'Etat à sa descente d'avion aujourd'hui ? Sans doute.

KIGBAFORY Inza

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