Que s'est-il passé dans votre village le 11 avril ?
Les protestants méthodistes sont venus devant le temple moins pour accueillir le bishop que pour l'empêcher d'y entrer. La preuve est qu'ils contrôlaient les entrées et ceux qui ne sont pas de leur bord étaient refoulés. La force est du côté de la loi. Quand l'intégrité physique de quelqu'un est menacée, il incombe aux forces de l'ordre de défendre cette intégrité. C'est ce qui a été fait. Les agents ont simplement utilisé des grenades lacrymogènes.
Cette crise s'étend dans certaines familles à Kpass. Comment gérez-vous cette situation ?
Le problème est difficile. Nous le gérons comme nous pouvons. Il arrive que, dans une même famille, une partie des enfants appartienne à un clan, et l'autre partie, à un autre. Chaque fois, ils utilisent la violence, mais nous prônons le dialogue.
Que pensez-vous de la position des protestants méthodistes
J'ai en ma possession un arrêté qui consacre le bishop Benjamin Boni. En tant que prolongement de l'administration, je ne peux que m'inscrire dans ce cadre.
Les protestants souhaitent que les temples soient utilisés par les deux camps, en attendant le règlement du litige ?
Pour l'instant, la justice semble dire que tout ce qui appartenait à l'Eglise protestante méthodiste est maintenant à l'Eglise méthodiste unie.
Si tel est le cas, qu'est-ce qu'on fait ?
Les protestants à Kpass promettent récupérer le temple tôt ou tard.
Comment comptez-vous empêcher d'éventuels affrontements ?
Je ne peux pas les empêcher. Les autres aussi nourrissent le même sentiment. La violence appelle la violence et c'est dommage. Les protestants sont partis de l'église catholique. Ils n'ont rien demandé du patrimoine au pape.
Cissé Sindou