Lundi 15 juin, 16 heures (GMT+1). Cette date pourrait marquer le début d'une révolution pour les Lions Indomptables. C'est sans Alexandre Song ni Carlos Kameni, deux cadres habituels, que le Cameroun se présentera face au Japon. Avec un objectif : l'emporter pour bien démarrer la compétition.
Paul Le Guen brouille les cartes. Après une Coupe d'Afrique des Nations, le sélectionneur français des Lions Indomptables a procédé à de nombreux essais. Qu'il pourrait bien poursuivre à l'occasion de l'entrée en lice des quadruples champions d'Afrique dans cette première Coupe du monde sur le continent. "Hamidou sera titulaire", quant à Song, "il est possible qu'il ne commence pas le premier match", a prévenu Le Guen, alors que la hiérarchie des gardiens et le milieu de terrain devaient être à peu près stabilisés. Après avoir remisé les vieillissants Geremi et Rigobert Song sur le banc, le technicien breton ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Et tant pis si les résultats des matches de préparation ne lui ont pas toujours donné raison "Je n'ai pas cette inquiétude. Ces essais m'ont permis d'avancer dans ma réflexion. Je sais ce que je vais faire. On n'avait pas énormément de temps et je l'ai mis à profit. Les bons joueurs ont la capacité de très vite s'adapter et de développer assez rapidement des complicités", rétorque Le Guen. Alors, quel visage va présenter le Cameroun face au Japon ? Difficile à dire. Sur le papier les Lions Indomptables de Samuel Eto'o semblent favoris. Mais les Camerounais sont en quête de confiance après les deux défaites en matches amicaux (au Portugal 3-1 et en Serbie 4-3), à peine compensées par un nul en Slovaque (1-1). Force est de constater que son milieu ne tourne pourtant pas encore rond, aucun joueur ne semblant se détacher pour prendre le jeu à son compte. Le Guen a bien tenté de confier les clés du camion à Emana puis Song mais aucun n'en a profité. L'organisation du jeu sera faite de façon collective, assure maintenant Le Guen. On travaille ça depuis des semaines maintenant. Je suis extrêmement satisfait des séances réalisées ces derniers jours. J'y ai obtenu des éléments de confiance". Reste à voir comment cela se traduira sur le terrain. En face, les Japonais sont eux aussi à la recherche de certitudes. "J'ai dit à mes joueurs qu'on pouvait faire comme la Corée. C'est notre tour", a ainsi proclamé le sélectionneur Takeshi Okada. Pour cela, les Nippons s'appuieront sur l'histoire : le Japon est invaincu face au Cameroun (2 victoires et 1 nul), sans encaisser le moindre but. Mais pour faire comme la Corée du Sud et atteindre les demi-finales, il en faudra plus. Les Samouraïs Bleus, qui restent sur trois CSC lors de leurs deux derniers matches, devront trouver le chemin des buts adverses. Car ce qui inquiète le plus l'entraîneur japonais, c'est la stérilité de ses attaquants qui n'ont inscrit que deux petits buts lors des six matches amicaux de préparation, contre 12 encaissés. "Je veux marquer quand ça compte. Je garde mon but pour le vrai match", a répondu le milieu offensif japonais Keisuke Honda après le nul vierge contre le Zimbabwe.