mardi 22 juin 2010 par Le Patriote

Gbagbo aurait voulu la peau de son Premier ministre qu'il ne s'y prendrait pas autrement. Le communiqué lu par son porte-parole Gervais Coulibaly à la télévision au cours du Journal télévisé d'avant-hier, achève de convaincre les uns et les autres de la volonté du chef de l'Etat de faire douter le camp de Guillaume Soro. Surtout lorsque l'on lit le point quatre de ladite déclaration. () Le Ministre de l'Intérieur a-t-il perçu seul ou avec autrui (notamment le Premier Ministre), la somme de dix milliards de francs CFA qui lui aurait été versée à titre de commission par la société S.A.G.E.M. Sécurité? s'interroge-t-il. Un bout de phrase qui vaut son pesant de soupçon. Mais surtout qui traduit l'intention que le chef de l'Etat nourrit vis-à-vis de son Premier ministre. Car en effet, Laurent Gbagbo dispose de tout pour parler avec son Premier ministre. Les deux personnalités se voient et se côtoient. Et lorsque l'occasion l'exige, ils n'hésitent pas à se voir pour montrer qu'ils sont en complicité. On a encore en mémoire cette balade lagunaire au moment où la presse faisait écho de ce que les deux hommes étaient sur la même longueur d'onde. En outre, le communiqué fait état de détournement par Tagro des sommes allouées au Hadj ainsi qu'une partie de celles versées par la Société TRAFIGURA, dans le cadre de l'indemnisation des victimes des déchets toxiques. () Dans la foulée de ces déclarations, certains organes de presse, reprenant ces accusations, ont en outre accusé le Ministre de l'Intérieur poursuit le communiqué. C'est ici que se trouve toute la ?'simplicité'' de l'argument de la saisine du Procureur. Car comme l'a si bien souligné Gervais Coulibaly, la presse n'a fait que reprendre les déclarations. Ce sont en effet, des militants du FPI qui, pour appuyer les accusations de Koulibaly contre Tagro, ont écrit que ce dernier (Tagro) avait détourné ces sommes en question, qu'il aurait en sa possession des hectares de plantations d'hévéa. Mais la cerise sur le gâteau, c'est cette sortie de Tagro lui-même qui a reconnu que les deux tiers des places aux concours d'entrée à l'Ecole nationale de Police sont réservées au FPI. Il a même donné les noms des bénéficiaires des places. A savoir Pascal Affi N'Guessan, la Première dame Simone Gbagbo, le Député Sokoury Bohui, par ailleurs secrétaire national aux élections au FPI et Konaté Navigué. Ce sont ces personnes qui déposeraient des listes de leurs ?'protégés'' aux différents concours d'entrée à l'Ecole de Police. Alors pourquoi ne pas ?élargir'' l'enquête à leur niveau plutôt que de s'arrêter à ces quelques interrogations du genre quel est le nombre d'admis au concours d'entrée à l'Ecole Nationale de Police, Session 2007, 2008 et 2009 qui sont originaires des sous-préfectures de Saïoua et Nahio, tous Corps confondus? Vérifier également si le Ministre de l'Intérieur a directement ou indirectement marchandé les places mises au concours ou s'il a fait obstruction aux poursuites engagées contre une personne qui les aurait marchandées. Parce que tout simplement, Pascal Affi N'Guessan, Simone Gbagbo, Sokoury Bohui, et autres Konaté Navigué ne sont pas originaires de Saïoua et natifs de Nahio. Alors que tous participent directement ou indirectement au marchandage des places à l'Ecole de Police. On voit bien vers qui le chef de l'Etat dirige l'enquête qu'il a confiée à Tchimou, on imagine le baobab qu'il veut terrasser et pour quelles raisons.
Yves-M. ABIET

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