jeudi 1 juillet 2010 par Nord-Sud

Le controleur Kouassi Koffi Pascal, secrétaire général du syndicat national du personnel de l'administration pénitentiaire de Côte d'ivoire(synapapci) était en tournée sous le Fromager. Nous l'avons rencontré dans les locaux de la prison civile.

Quel est l'objet de votre visite à Gagnoa ?
Je suis à Gagnoa avec mon premier adjoint Gbédia Henry pour le renouvellement des sous sections de notre syndicat. Je viens d'être porté à la tête du SYNAPAPCI depuis le 11 juin. De ce fait, il y a eu un programme qui a été établi pour renouveler nos sections. Nous avons déjà fait les villes suivantes : Agboville, Divo, Lakota,Tiassalé. Aujourd'hui, c'est le tour de Gagnoa. Ici, c'est le camarade Gué Tianin Laurent qui a été plébiscité par ses camarades.

Combien de militants le synapapci revendique-t- il ?
L'ensemble des gardes pénitentiaires atteint 1200 personnes parmi lesquelles environ 900 éléments sont dans notre syndicat.

Vous êtes donc majoritaire sur le terrain, pourquoi tant d'adhésions à votre syndicat ?
Il faut reconnaître qu'à un certain moment, des syndiqués ont claqué la porte. Mais depuis que nous avons pris les choses en main, par notre manière de gérer le groupe, en prêtant attention aux préoccupations de nos camarades, ils sont revenus. C'est donc cette confiance qui fait qu'on accorde de l'intérêt au syndicat.

Quel est aujourd'hui le combat du garde pénitentiaire ?
Nous avons plusieurs combats à mener. Par exemple, au niveau des primes. Nous n'avons pas encore obtenu la prime des contagions. Vous savez que nous sommes en contact direct avec des détenus qui, pour la plupart, sont des malades. Nous courons ainsi le risque d'être atteint. Il y a la prime des para-militaires qui nous fait défaut. Nous menons aussi le combat pour l'obtention d'une direction générale parce que nous voulons être autonomes et ne plus être gérés par les magistrats. Nous n'oublions pas le problème de l'intendance. Nous luttons pour qu'à la tête de cette régie soit nommé quelqu'un qui est issu de nos rangs.

Les problèmes que vous énumérez ici laissent penser que vos conditions de vie et de travail ne sont pas reluisantes ?
Il faut dire qu'à l'issue de la revendication précédente, on a été satisfait. Aujourd'hui, aucun agent de l'administration pénitentiaire ne peut dire qu'il est mal payé. Notre situation salariale a été améliorée. Pour cela nous tenons à dire du fond du c?ur merci au président de la République. Nous sommes en train de travailler sur le terrain afin que le comportement de nos camarades reflète notre traitement. Afin que public sache qu'il y a eu du nouveau.

Pourtant certains de vos collègues sont malheureusement de connivence avec des bandits pour opérer. Comment expliquez-vous cela ?
Honnêtement parlant, cela est justifié. Voilà pourquoi à cette tournée, nous allons éduquer, sensibiliser nos camarades afin qu'ils donnent le dos à cette pratique qui n'honore pas la corporation. On ne peut pas garder des prisonniers et s'associer à eux pour faire des braquages. Ce n'est pas ce à quoi nous avons été formés. Nous sommes désolés pour ceux d'entre nous qui s'adonnent à des actes répréhensibles et nous ne pouvons que les dénoncer. Nous ferons en sorte que le surveillant respecte son métier.

Concrètement qu'allez-vous faire ?
Nous sommes affiliés à la centrale syndicale Dignité. Nous comptons demander à cette structure de nous former syndicalement. Pour que nos membres comprennent qu'il n'est pas de leur intérêt de poser des actes qui vont les salir.

Propos recueillis par Alain Kpapo à Gagnoa

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