lundi 5 juillet 2010 par Le Nouveau Réveil

Avant que l'enquête que Laurent Gbagbo a demandée de conduire contre le ministre de l'Intérieur, dans l'affaire du recrutement à la police, à l'ENA et autres n'aboutissent, une bourrasque au sommet pourrait emporter Désiré Tagro. Du moins à en croire les indiscrétions qui nous sont parvenues : le chef de l'Etat pourrait tout simplement le limoger dans les jours ou semaines à venir.
Selon des sources proches du palais, Laurent Gbagbo envisagerait sérieusement le limogeage de Tagro dans les prochains jours. Mieux, le chef de l'Etat penserait aussi à l'éclatement de l'actuel département de Tagro en deux ministères qu'il entend confier à des proches à choisir sur des critères de loyauté envers lui, mais aussi et surtout de fermeté. Ainsi, si nos informations se vérifient, on aura désormais le ministère de l'Intérieur qui sera conduit par le préfet hors hiérarchie, Al Moustapha et le ministère de la Sécurité sera administré par Kadet Bertin, un des purs produits de la refondation et très proche de Gbagbo Laurent.
La volonté de Gbagbo qui se raffermit de jour en jour serait la résultante de plusieurs facteurs. Dont celui-ci : l'homme qui se dit toujours respectueux de la loi, ne peut éternellement résister à la loi qui veut quand même que l'exécutif n'empêche pas le judiciaire. Or, lui, le patron de l'exécutif ne peut demander à la justice d'ouvrir une enquête contre un ministre dont dépend une bonne partie du processus tout en maintenant ce dernier en service. Il y va de la crédibilité de son système ou de sa stratégie de se faire une nouvelle virginité. Dès l'ouverture de cette enquête, on se rappelle, des voix, et non des moindres se sont élevées pour réclamer la démission de Tagro. Mais le ministre de l'Intérieur reste toujours en place. A défaut donc que le concerné prenne l'initiative de démissionner, le chef de l'Etat aurait fini par prendre en compte l'avis de ses conseillers internes comme externes de démettre le ministre mis en cause. Question de crédit de son régime et de sa propre personne au finish. A quelques encablures de la présidentielle, le moindre geste et le moindre acte est à comptabiliser. Alors, s'il faut sacrifier Tagro pour sauver le reste de la machine, Gbagbo n'aurait plus le temps d'hésiter. Sauf revirement de dernière minute. Par ailleurs, Gbagbo qui aurait à c?ur de faire sensation vis-à-vis de la communauté internationale qui se lasse de plus en plus de ses méthodes peut bien commencer par Tagro, ne serait-ce que pour se donner la bonne conscience de s'attaquer aussi à tous ceux qu'il a en ligne de mire dans les rangs de l'opposition et même des opérateurs étrangers.
Quant au sort de Soro Guillaume, nos sources soutiennent que Gbagbo serait très coincé pour le démettre. Car, soutiennent toujours nos sources, le départ de Soro supposerait la reprise de la guerre puisque les Forces nouvelles, toujours selon notre interlocuteur, ne seraient pas prêtes à composer avec un autre Premier ministre, même issu de leur rang.
Eddy PEHE
Info : Joël Abalo

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