lundi 5 juillet 2010 par Notre Voie

Pour des raisons inconnues des Ivoiriens, des voix s'élèvent pour proclamer la mort de l'Accord politique de Ouagadougou (Apo) en dehors de l'initiateur du Dialogue direct qui a donné naissance audit accord et de son maître d'ouvrage, le Premier ministre Guillaume Soro. En réalité, cette man?uvre participe d'un complot que la France organise contre l'accord entre Ivoiriens. Les titrologues ivoiriens ont découvert, week-end dernier, en première page des deux principaux journaux proches du Rhdp (coalition de l'opposition soutenant la rébellion armée), Le Nouveau Réveil et Le Patriote, des titres annonçant la mort de l'Accord politique de Ouagadougou (APO). Voilà ce qu'on pouvait lire à la Une du Nouveau Réveil : Enlisement de la crise ivoirienne : Choï et Compaoré sur le départ ? Les révélations du quotidien français Libération. Quant au Patriote, il mentionnait ceci : Lu dans Libération/ Choï avoue son impuissance : Il n'y aura jamais d'élection ici. Dans le texte du quotidien français Libération sus-visé, l'auteur du texte est plus précis : La scène s'est déroulée récemment à Abidjan, au siège de la mission des Nations unies en Côte d'Ivoire, Onuci, l'un des membres annonce à son chef son intention de quitter le pays, après plusieurs années de bons et loyaux services rendus. Je vous comprends, réagit le Sud Coréen Young-Jin Choï. De toutes façons, il n'y aura jamais d'élection dans ce pays . Et au journal français de poursuivre : Plus de trois ans après la signature des accords de Ouagadougou (Burkina Faso), entre le président ivoirien, Laurent Gbagbo, et le chef des ex-rebelles Guillaume Soro, l'échec est patent. L'ex-colonie française est dirigée par un chef de l'Etat dont le mandat a officiellement expiré en octobre 2005 et un Premier ministre dont la seule légitimité repose sur les armes . Ainsi donc, le journal français Libération a-t-il tué l'Accord politique de Ouagadougou (Apo) sans même s'en référer à ceux qui en sont les dépositaires. C'est-à-dire au président Gbagbo, qui a initié cet accord qui a donné naissance à l'Apo, et au Premier ministre Soro, qui en est le maître d'ouvrage. Non seulement ce journal français a tué cet accord, mais en même temps, il pointe du doigt le Président de la République Laurent Gbagbo qui serait, selon lui, le seul responsable de la non tenue des élections. Voilà ce qu'écrit Libération : La population comme la communauté internationale se lassent du report récurrent du scrutin par le chef de l'Etat Laurent Gbagbo, dont le mandat a pris fin en 2005. Notre confrère ignore royalement l'existence, en Côte d'Ivoire, d'une Commission électorale Indépendante (Cei), présidée par l'opposition et à laquelle est exclusivement dévolue l'organisation des élections. Tout comme il oublie aussi délibérément de dire pourquoi, alors que le mandat du président Gbagbo a officiellement expiré en 2005, les élections n'ont pas été organisées jusqu'à ce jour. De toutes les façons, quand on veut tuer son chien, on l'accuse toujours d'avoir la rage. En réalité, les écrits de Libération trahissent un complot ourdi par ceux qui n'ont pas intérêt à ce que l'Apo connaisse une fin heureuse pour les Ivoiriens. Et ce n'est pas un fait de hasard que ça soit un journal français qui lève le lièvre. Il traduit exactement l'état d'esprit de quelques barbouzes français tapis au sein du pouvoir Sarkozy et qui poussent des boutons en n'en point finir depuis la signature de l'Accord entre les Ivoiriens, sans leur colonialiste envahissant recours. En vérité, les tenants du pouvoir en France n'ont jamais accepté de gaité de c?ur le Dialogue direct qui a donné lieu à l'Apo. La France venait d'être désavouée par le Conseil de Sécurité de l'Onu dans sa volonté de suspendre la Constitution ivoirienne. Elle n'avait donc plus les moyens diplomatiques de s'opposer à la mise en place du Dialogue direct. Et, ce sur ce point, l'ex-ambassadeur français à Abidjan au moment de la signature de l'accord inter ivoirien, André Janier, avait été clair en parlant du financement du processus électoral qui serait issu de l'Accord politique de Ouagadougou : C'est celui qui conduit les négociations qui paie, avait-il prévenu. Le diplomate français voulait clairement indiquer que son pays n'étant pas partie prenante dans le Dialogue direct, il ne pouvait participer au financement du processus électoral qui résulterait de ce Dialogue direct. Et, le disant, le diplomate français parlait en même temps au nom de la communauté internationale. Pour tout dire, la France ne croyait pas en l'Accord politique de Ouagadougou qui, pensait et souhait-elle, devait échouer au moins sur la question du financement du processus électoral. Evidemment, la Côte d'Ivoire a été financièrement abandonnée dans ce domaine. Et pourtant, cet accord, lentement mais sûrement, fait son petit bonhomme de chemin. Loin d'avoir échoué, il est en passe de ramener définitivement la paix en Côte d'Ivoire par des élections justes et transparentes. Aujourd'hui, les Forces nouvelles (ex-rébellion) sont dans de bonnes dispositions pour faire le désarmement. A preuve, elles ont commencé leur encasernement à Korhogo. Il ne reste plus que les étapes de Man, Séguéla et Bouaké. Tout n'est que question d'argent et, dès que l'Etat le peut, les choses pourront s'accélérer. En attendant, la vérification de la liste électorale et le contentieux ont commencé. Ce qui veut dire qu'on s'achemine progressivement vers la sortie de crise par les élections. La semaine dernière, au sortir de la réunion du Cpc qui s'est tenue ici même à Abidjan pour la première fois, le Premier ministre a annoncé que les principaux leaders de la scène politique se retrouveront dans quelques semaines pour fixer, sur proposition du président de la Commission électorale indépendante, la date à laquelle l'élection présidentielle pourrait se tenir. Evidemment, cet état de chose n'est pas de nature à plaire à la France. Qui veut tout mettre en ?uvre pour empêcher que le processus de paix, n'arrive à son terme. Car, il ne faut pas se leurrer, la volonté de la France n'est pas que la Côte d'Ivoire retrouve la paix avec la réélection du président Gbagbo prévue par tous les sondages réalisés par ses propres organismes spécialisés dans ce domaine. Surtout qu'en plus de son nationalisme que les autorités françaises lui reprochent, le chef de l'Etat ivoirien ne verse pas dans la complaisance avec l'ancien colonisateur. Selon plusieurs sources diplomatiques, le président Sarkozy continue de râler parce que le président Gbagbo n'est pas allé au sommet Afrique-France qui s'est tenu dernièrement en France. Sarkozy garderait encore au travers de la gorge les paroles du chef de l'Etat ivoirien proclamant qu'il n'ira pas en France tant que le contentieux qui oppose son pays au pays de De Gaulle, et qui est en rapport avec le rôle néfaste que les pouvoirs français ont joué dans la crise ivoirienne, n'est pas évacué. Pour le gouvernement français, il faut donc faire payer au président Gbagbo son audace en faisant échouer l'Apo. Ainsi le règlement de la crise ivoirienne pourrait-il retourner aux mains de la communauté internationale, et donc aux mains de la France qui a tenté d'imposer au vaillant peuple ivoirien le tristement mémorable accord du terrain de rugby de la banlieue parisienne, Linas- Marcoussis. Seul, ce noir esprit peut autoriser des descendants d'anciens maîtres à proclamer la mort d'un accord qu'ils n'ont pas contribué à signer et pour lequel ils ont fièrement affiché leur refus d'aider au financement. Vraiment, la France gagnerait à ne plus déranger les Ivoiriens si elle ne peut pas les aider à solder le conflit qu'elle a créé entre eux. C'est la chanson zouglou qui le dit. Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr

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