lundi 5 juillet 2010 par Notre Voie

Une réunion portant sur l'opération de vérification de la liste électorale provisoire et rassemblant les différents acteurs impliqués dans le processus de sortie de crise (Cei, Primature, Sagem, Ins, Cnsi, Oni, etc.) s'est tenue, le jeudi 1er juillet dernier, à la Primature, en présence du Premier ministre, Guillaume Soro. Il s'agissait, pour M. Soro, d'avoir des opérateurs techniques l'assurance quela date du 26 juillet 2010 sera respectée. Cette date marquera la fin de l'opération de vérification de la liste électorale provisoire et la restitution du travail accompli. Selon des sources proches du dossier, les opérateurs techniques, notamment Sagem-Sécurité et l'Institut national de la statistique (Ins), ont indiqué que la date du 26 juillet sera bel et bien respectée. Le point de l'opération de vérification a été donc fait à ladite réunion. Cependant au dire des sources, l'opérateur technique français, Sagem Sécurité, a proposé une curieuse approche de vérification de la liste électorale provisoire. Bien qu'acceptée par la Primature et la Commission électorale indépendante (Cei), cette approche version Sagem apparaît, aux yeux de certains acteurs impliqués dans le processus, comme un véritable sabotage de l'opération de vérification. En effet, en lieu et place, a-t-on appris, des 1.792.356 pétitionnaires qui doivent faire l'objet de vérification conformément au guide méthodologique de vérification de la liste électorale provisoire rendu public , en juin, par la Primature, Sagem-Sécurité travaille sur une approche qui ne retiendra que 136.108 pétitionnaires dont les pièces seront soumises à la vérification dans les différents centres d'état civil sur toute l'étendue du territoire national. Comme indiqué par le guide méthodologique de vérification, les 1.792.356 pétitionnaires devraient faire l'objet de vérification informatique et manuelle. Mais Sagem-Sécurité a décidé de privilégier, dans son approche, la vérification informatique en réduisant la vérification manuelle. Cela pour trois raisons : Sagem estime d'abord que le temps imparti pour achever le travail est court; il évoque ensuite le problème de moyens financiers, enfin l'état civil ivoirien n'est pas complet, affirme, sous le couvert de l'anonymat, un responsable d'une structure impliquée dans le processus de sortie de crise. Ce dernier estime, par ailleurs, que les arguments avancés par Sagem-Sécurité ne tiennent pas, si l'on veut faire du bon travail. Avant de préciser que s'il n'y a pas de vérification manuelle pour tous les 1.792.356 pétitionnaires, comment peut-on savoir que les personnes qui n'ont pas été retenues à l'issue de la vérification informatique ne sont pas des fraudeurs ? Puisque les Ivoiriens et les étrangers nés en Côte d'Ivoire ont le même registre et le même extrait de naissance. Comment peut-on savoir que les registres dont ils ont tiré leurs extraits de naissance existent ? Et puis, le contrôle informatique présente de nombreuses marges d'erreurs. Si cette approche de la Sagem existait déjà, pourquoi avoir indiqué une méthodologie de vérification qui concerne 1.792.356 pétitionnaires ? C'est pourtant avec la Sagem que ce nombre de pétitionnaires a été obtenu au terme du croisement par ascendance. Ayant tenté en vain de joindre, hier, Sagem-Sécurité, nous avons approché une source proche de la Primature. Tout en récusant les accusations formulées contre Sagem, cette source soutient que le principe a été effectivement arrêté de réduire au maximum la vérification manuelle. Mais, il ne s'agit pas d'un sabotage, dira-t-elle. On s'est rendu compte que le fichier d'état civil du pays n'est pas exhaustif. Il ne couvre que 23 localités. Il est donc en deçà des 1.792.356 pétitionnaires. Alors les structures techniques sont en train de s'activer pour réduire au maximum le travail manuel par des voies informatiques afin de travailler avec le résidu. Nous ignorons si ce résidu est de l'ordre de 136.108 personnes. C'est demain (aujourd'hui) que l'on sera situé sur le solde résiduel concerné par la vérification manuelle. Après la réunion du jeudi 1er juillet, une autre rencontre s'est déroulée à la Primature, le lendemain vendredi. Elle a consisté, pour les opérateurs techniques, à faire le point de l'avancement des travaux aux différents partis politiques, les entités membres du Cadre permanent de concertation (Cpc). A savoir le Pdci, le Rdr et la majorité présidentielle. Didier Depry didierdepri@yahoo.fr

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