lundi 5 juillet 2010 par Nord-Sud

L'échec de différents schémas que se dessinent des candidats, encagoulés, pour la succession du président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), Henri Konan Bédié, provoque une crise de nerfs. Des sources au fait de ces tentatives de putsch qui peinent à aboutir en parlent.

Le secrétariat général du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci-Rda) vient d'annoncer d' importantes réunions avec les différentes structures spécialisées. Jeudi dernier, le bureau de la jeunesse conduit par Kouadio Konan Bertin dit KKB a eu, dans ce cadre, des échanges avec Djédjé Mady, le n°2 du parti houphouétiste. Suivront, cette semaine, les élus, les membres du Grand conseil, l'Ufpdci (regroupement des femmes), les délégués communaux. Ces réunions qui se tiennent certes dans le secret, mais des sources au c?ur du parti d'Henri Konan Bédié (HKB), ne font plus mystère de leur teneur.

La direction initie ces consultations en vue de relancer l'union sacrée autour du président, explique un membre du bureau politique. L'initiative est une contre-offensive motivée par le fait que, dernièrement, des proches de M. Bédié ont lancé l'idée de la succession de ce dernier. Vu que leur discours gagne du terrain, la direction entreprend de contrer tout élan jugé déstabilisateur. D'emblée, les jeunes avec lesquels la direction a pris langue, en premier, sont plus que rassurants. En témoigne le soutien affirmé par KKB, vendredi, lors du séminaire qu'il a organisé sur ''les rôles et les missions de la Jpdci pour la victoire du Pdci-Rda aux prochaines élections générales''. Tant que Bédié n'aura pas été élu, nous devons continuer la formation dans le combat sur le terrain , dixit KKB (in Le Nouveau Réveil du vendredi dernier). Même son de cloche pour Atsè Atsè Jean-Claude, qui invite ses partisans à faire bloc autour du leader Bédié.

Le congrès, le nerf de la guerre

Les gens qui s'agitent, révèle notre source, veulent mettre la pression à Bédié pour qu'il organise un congrès. Voilà huit ans, que le parti n'est pas allé au congrès, qui est prévu par les textes tous les cinq ans. Or, ceux qui font du bruit, ce sont ceux-là mêmes qui sont proches de Bédié et qui ont la pression de l'âge parce qu'ils tendent vers soixante quinze ans . On comprend alors aisément que les challengers de M. Bédié voient leur chance de succéder à ce dernier rétrécir, à mesure que passe le temps. Ils trépignent davantage à l'idée que les élections présidentielles auxquelles M. Bédié est candidat tardent aussi à venir. Or, nous explique-t-on, plus le scrutin s'éloigne, plus la possibilité pour eux de diriger le Pdci, et de briguer plus tard la magistrature suprême s'éloigne. En effet, les rivaux cachés d'Henri K. Bédié font aussi l'amer constat que ce dernier n'est pas prêt à lâcher la barre du parti, tant qu'il est ''candidat à titre exceptionnel'' à la présidentielle.

Bédié, opposant passif ?

Partisan du n°1 du Pdci, un membre de la JPdci, joint également hier, rapporte que l'on reproche à M. Bédié le fait qu'il soit devenu subitement indolent face au leader de la refondation, Laurent Gbagbo. Que le président du Pdci prenne pour prétexte l'houphouétisme, pour annuler la marche du 15 mai, joue considérablement contre lui. Parce que, confie-t-il, certains se disent qu'ils n'ont plus de raison de mettre leur confiance en lui, s'il doit protéger le pouvoir de Gbagbo . De l'avis de ces cadres excédés , leur leader n'est pas celui qu'il faut pour bousculer le tenant du pouvoir. Pour ce qui est de la vie du parti, l'on ne concevrait pas immobilisme du leader. Car, les réunions du bureau politique se raréfient, si elles ne sont pas reléguées aux calendes grecques. Même au niveau des jeunes, les gens acceptent difficilement qu'il n'y ait pas d'élection.


Bidi Ignace

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