lundi 5 juillet 2010 par Nuit & Jour

Le pays des Ashanti s'est découvert de nouveaux princes, et c'est peu dire. Avant de rentrer en fanfare chez eux, les Blacks Stars ont été reçus par Nelson Mandela, parce qu'ils ont fait sensation lors du Mondial Sud Africain. Certes, ils se sont arrêtés au stade des quarts de finale, à l'instar du Sénégal et du Cameroun autrefois. Certes, ils ont fait preuve de naïveté et d'une déconcertante précipitation aux ultimes instants du match contre l'Uruguay, alors qu'ils étaient à un doigt de l'exploit, toute chose leur ayant très certainement donné un peu plus d'expérience. Certes, leur qualification pour les demi-finales aurait sauvé l'Afrique, à qui la FIFA va sans doute retirer trois des cinq places à elle concédées, à cause du manque de résultats qui en est résulté. Les ?'certes'', on peut les aligner à profusion, sans que cela n'atténue en rien le poids des ?'néanmoins'' qui font des Blacks Stars, un exemple pour les Eléphants de Côte d'Ivoire, à tout point de vue. C'est une leçon de combativité, de don de soi et surtout de conscience que ces petits ghanéens viennent de donner à leurs tontons Eléphants de Côte d'Ivoire aux yeux du monde entier. C'est d'une grandissime leçon de patriotisme et surtout d'honnêteté qu'il s'agit, qui devra interpeller les autorités ivoiriennes du football, et aguerrir nos pachydermes pour les compétitions à venir. Se tuer pour le drapeau de son pays . Tel est le qualificatif le plus approprié de la prestation des Blacks Stars, les nouveaux ambassadeurs d'un football africain malheureusement miné par les fantaisies, les tricheries, les amateurismes et les micmacs de toutes sortes, tant du côté des dirigeants fédéraux que de celui des joueurs eux-mêmes. L'équipe nationale de Côte d'Ivoire est la forme la plus achevée de cet ?'à peu près'' qui caractérise le management du football africain, où très peu d'importance est accordée aux actes porteurs de résultats. Là où les Ivoiriens s'attendaient à un groupe compact essentiellement guidé par un objectif de résultat, c'est plutôt une équipe subdivisée en clans qui leur est présentée, où chaque entité souhaite le malheur pour les autres. Au lendemain de la CAN Angolaise, Didier Drogba n'a-t-il pas reconnu qu'en leur sein, il existe des problèmes d'égo ? Cet aveu franc du capitaine des Eléphants aurait du interpeller les autorités de la FIF, qui devraient alors mettre chaque joueur sur le même pied d'égalité. Malheureusement, c'est le schéma contraire qui a été choisi, caractérisé par la mise sous l'éteignoir de certaines valeurs, au profit d'un favoritisme justement abandonné par l'équipe ghanéenne. En un mot comme en cent, la performance des Blacks Stars devrait faire pâlir de honte les Eléphants de Côte d'Ivoire qui préfèrent avancer à reculons sur la voie des palmarès.

Franck Boyo

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