lundi 12 juillet 2010 par Fraternité Matin

Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (Fmi) a décidé, le 9 juillet dernier, un autre appui budgétaire substantiel de plus de 28,248 milliards de Fcfa (base 1$=528 Fcfa) à la Côte d'Ivoire. Soit 35,77 millions de Dts ou encore 53,5 millions de dollars américains. Cumulés, les appuis du Fmi à la Côte d'Ivoire depuis 2007, atteignent aujourd'hui 345,4 millions de dollars américains (soit 230,892 millions de Dts). L'information a été rendue publique ce même jour par l'institution de Bretton Woods depuis son siège à Washington et relayée par sa représentation en Côte d'Ivoire et le ministère de l'Economie et des Finances. Cette manne financière dont bénéficie le pays vient, en fait, récompenser les résultats satisfaisants de la deuxième revue du programme économique et financier triennal de la Côte d'Ivoire, appuyé par la Facilité élargie de crédit (Fec, remplaçant de la Frpc ou Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance) du Fmi. C'est une prime de bonne gouvernance économique allouée à la Côte d'Ivoire par le conseil d'administration du Fonds qui vient d'approuver les conclusions de ladite revue (faite en décembre 2009) à lui soumises. Comme quoi, la Côte d'Ivoire assure de manière judicieuse la mise en ?uvre du programme économique et financier qu'elle a conclue, le 27 mars 2009, avec le Fmi. En fait, les efforts déployés par le Gouvernement en matière d'assainissement du cadre macroéconomique, de gestion des finances publiques, de renforcement de la transparence et surtout de mise en ?uvre de réformes sectorielles, en vue d'amorcer une dynamique de croissance à même de soutenir la politique de lutte contre la pauvreté sont appréciés à leur juste valeur par l'institution financière. Parce que faisant partie des engagements qu'il a pris dans l'exécution du programme sus indiqué.

A la conclusion, en mars 2009, du programme économique et financier d'un coût global de 565 millions de dollars, à décaisser sur trois ans (à condition que les évaluations semestrielles de sa mise en ?uvre soient concluantes), le Fmi avait décaissé immédiatement environ 57 milliards de Fcfa d'appui budgétaire. Et dans la foulée, la Banque mondiale avait, elle aussi, fait don de 75 milliards de Fcfa après l'atteinte du point de décision de l'initiative Ppte. Cette dernière a également apporté à l'Etat ivoirien, début juin 2010, un autre appui budgétaire de 45 milliards de Fcfa pour lui permettre de faire face à ses obligations régaliennes. Sans contraintes ni directives.

En décidant d'allouer sa dernière enveloppe d'un peu plus de 28 milliards de Fcfa supplémentaires à l'Etat, le Fmi lance en filigrane un message fort qui peut se résumer comme suit : Chaque fois que des efforts seront palpables, que la bonne gouvernance économique est avérée comme c'est le cas depuis quelques années, des appuis budgétaires vont être alloués pour aider les autorités à faire face, librement et selon les priorités qu'elles auront identifiées, aux engagements qui permettent de créer les conditions de relance économique et de réduction de la pauvreté . D'ailleurs, dans son communiqué de presse, le Fonds monétaire international avoue apprécier l'accroissement de la part du budget 2010 consacrée aux dépenses en faveur de la réduction de la pauvreté, et les réformes fiscales qui sont de nature à favoriser le développement du secteur productif.

Des efforts, le gouvernement et particulièrement le ministère de l'Economie et des Finances, en ont fait, comme susmentionné, au cours des trois dernières années, en engageant surtout des réformes hardies dont la plupart constituent des déclencheurs du point d'achèvement de l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés. Les bons points enregistrés au double plan économique et financier en 2009 sont l'iceberg de l'assainissement de l'économie et des finances publiques. Car, malgré l'environnement économique difficile en 2009, marqué par une récession de l'économie mondiale, la Côte d'Ivoire a pu maintenir son élan de reprise de la croissance avec un taux de 3,8% du Pib (même si la crise des délestages électriques et l'environnement politique contraignent à une prévision baissière pour 2010). Le niveau général des prix a été contenu, en témoigne le taux d'inflation annuel moyen qui est ressorti à 1%. Les indicateurs quantitatifs du programme ont été globalement en ligne avec les objectifs fixés.

Pour le ministre de l'Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, cette deuxième évaluation positive qui a permis de bénéficier de cet appui budgétaire permet également à la Côte d'Ivoire d'envisager avec optimisme le point d'achèvement de l'initiative d'annulation de la dette des pays pauvres très endettés, que nous espérons à la fin du premier trimestre 2011 . Saluant du reste la dernière décision du conseil d'administration du Fmi, le ministre Diby considère celle-ci comme une source de motivation supplémentaire, dans la conduite des réformes engagées et en matière de rigueur dans la gestion des finances publiques. Mais comme il le souligne également dans le communiqué de presse qu'il a rendu public, ce résultat a été possible grâce à l'adhésion de l'ensemble des composantes de la population, notamment l'Administration publique, le secteur privé, la société civile et les organisations socioprofessionnelles. Ce dont se réjouit Naoyuki Shinohara, directeur général adjoint du Fmi, qui affirmait ce vendredi à Washington que des progrès ont été réalisés par la Côte d'Ivoire, et ces efforts doivent être maintenus pour parvenir au point d'achèvement.

GOORé BI Hué


Auteur de cet article: GOORé BI Hué

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