lundi 12 juillet 2010 par Notre Voie

Le 18 juillet prochain, les Guinéens iront aux urnes, sauf cataclysme, pour élire le 2ème président civil de l'histoire du pays. Deux candidats ont obtenu le sésame pour le second tour du scrutin, selon les résultats officiels. Il s'agit de Cellou Dalein Diallo (39,72%) et Alpha Condé (20,76%). Arrivé en troisième position lors du premier tour du 27 juin dernier, donc éliminé, Sidya Touré (15,6%) conteste vivement les résultats au motif qu'il y aurait eu fraude. Ses partisans ont pris les rues de Conakry en instaurant un climat de violence. Des affrontements entre les partisans de Sidya et la police se sont produits, les lundi 5 et mardi 6 juillet. Sidya Touré accuse, sans début de preuve, la commission électorale nationale indépendante (CENI) et le chef de la transition militaire, le général Sékouba Konaté, d'avoir pris la décision de faire passer Alpha Condé devant lui. Piqué au vif par ces accusations sans fondement, le général Sékouba a menacé de démissionner. Ce n'est pas une bonne manière de faire. Faire descendre dans la rue des enfants manipulés, des femmes pour lancer des injures..., je n'accepterai pas ça, a mis en garde le chef de la junte qui recevait des leaders politiques guinéens, le 6 juillet dernier. Quant au Premier ministre, Jean-Marie Doré, il perçoit cette attitude de Sidya Touré comme celle d'un mauvais perdant. Je n`accepterai pas que l`ordre public soit troublé par des gens qui contestent des choses pour lesquelles ils n`ont pas de preuve, alors que la Cour suprême n`a pas encore rendu son verdict, a-t-il averti. Cette attitude anti démocratique de Sidya Touré ne saurait surprendre, pour qui connaît l'histoire de cet homme politique guinéen et son parrainage politique dans la sous-région. Ancien directeur général de la Caisse de péréquation des produits agricoles en Côte d'Ivoire et ex-directeur de cabinet d'Alassane Dramane Ouattara, alors que celui-ci était Premier ministre sous Houphouët, Sidya Touré s'inspire profondément de son parrain Ouattara. Son parti politique se nomme l'Union des forces républicaines (UFR). Qui fait penser au Rassemblement des républicains (RDR) d'Alassane Ouattara. Son slogan de campagne à la présidentielle est Sidya, les solutions pour la Guinée. Celui de Ouattara pour la présidentielle à venir est ADO, solutions. Il se sert du populisme et de la violence comme moyens d'expression. En Côte d'Ivoire, le populisme exacerbé et la violence sont les signes distinctifs d'Alassane Ouattara et de son parti. Le pays en paie le prix fort avec un coup d'Etat en 1999 et une rébellion armée depuis septembre 2002. Par la faute de Ouattara, la Côte d'Ivoire est balafrée et engluée dans une crise immonde. Est-ce le même sort que M. Sidya réserve à la Guinée ? Il faut le craindre quand on sait que M. Ouattara a dépêché des émissaires en Guinée pour soutenir son filleul lors de l'élection. Amadou Gon Coulibaly, directeur national de campagne de Ouattara, et Ally Coulibaly, conseiller du président du RDR, ont pris activement part au meeting de clôture de la campagne de Sydia Touré, le 23 juin 2010, au palais du peuple de Conakry. Gon Coulibaly a d'ailleurs pris la parole à cette occasion. Ce meeting de clôture a précédé les affrontements violents entre partisans de Sydia Touré et ceux de Cellou Dalein Diallo qui se sont produits, le jeudi 24 juin, faisant deux morts et plusieurs blessés. Selon les témoignages des partisans de Cellou Diallo, c'est nuitamment qu'ils ont été attaqués par les hommes de Sydia, alors qu'ils se trouvaient en campagne dans la localité de Forécariah, basse Guinée, perçue comme bastion de l'UFR, le parti politique de Sydia Touré. Comme on le voit, Ouattara a bien inspiré son petit. Didier Depry didierdepri@yahoo.fr

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