lundi 19 juillet 2010 par L'intelligent d'Abidjan

La route reliant la commune d'Abobo au village d'Akéikoi, longue de 3 km, se trouve aujourd'hui dans un état piteux. Surtout en cette saison de pluie. Une situation qui n'est pas sans conséquence pour tous ceux qui pratiquent cette voie notamment les populations de ce village.

Emprunter la voie principale du village d'Akéikoi, c'est sans le vouloir, prendre rendez-vous avec beaucoup de malaises. Et ce ne sont pas les chauffeurs de Gbaka qui assurent quotidiennement le trafic sur ce tronçon qui diront le contraire. Après deux jours de conduite, on souffre automatiquement d'hémorroïde, de fatigue générale, de courbatures , souligne M. Diomandé Mamadou, conducteur de mini-car sur ce tronçon. Selon lui, cette situation cause des pannes fréquentes à leurs véhicules. La route étant impraticable, nos véhicules sont régulièrement en panne, martèle-t-il. Quant à Ouattara Inza, chauffeur de mini-car sur le même tronçon, il déplore la perte de recette que ce délabrement entraîne. La dégradation de la voirie nous fait perdre beaucoup de temps en chemin lorsque nous conduisons. Toute chose ne nous permettant pas de travailler tous les jours. Il est donc difficile pour nous de faire recettes à cette allure , regrette-t-il. A cause du mauvais état de la route, souligne pour sa part, Adiafi Pascal, conducteur de gbaka, les recettes journalières ont été réduites. Chaque chauffeur qui emprunte cette voie verse 2000 FCFA chaque jour en guise de cotisation pour les travaux de réfection de cette route. Car sans ce minimum d'amélioration, on sera obligé de garer nos voitures , indique-t-il.

Cette route provoque plusieurs accidents mortels

Cette situation est plus ressentie par les habitants du village d'Akéikoi. Cette cité, forte de plus 13 000 habitants, située au nord de la commune d'Abobo et à l'entrée de la commune d'Anyama, souffre de l'absence d'entretien de sa principale voie d'accès. Plusieurs mini-cars ont arrêté de desservir Akéikoi à cause de l'état de cette route principale , indique M. Touré Salomon, habitant du village d'Akéikoi. Selon lui, les transports communs qui desservent cette cité sont en nombre insuffisant. Les taxi communaux et les taxis compteurs refusent carrément d'emprunter cette voie, ajoute M. Touré Salomon. Ces propos sont soutenus par une autre résidente de ce village, Mme Akoun Kousso Mélanie. Cette dernière fait savoir que les activités ne marchent pas dans leur cité par ce que l'état de la route empêche la dynamique du commerce. Pis, Mme Akoun signale que beaucoup de femmes enceintes ont été victimes de fausses couches en empruntant cette route. Nous avons perdu de nombreux parents qui, transportés au chu de Yopougon ou de Cocody ont rendu l'âme en chemin parce que ce tronçon occasionne de véritables secousses et fait perdre beaucoup de temps en chemin aux rares véhicules qui acceptent d'entrer ici, affirme-t-elle avec assez d'émotion. Elèves, étudiants, fonctionnaires, vivant à Akéikoi sont confrontés quotidiennement au même calvaire. C'est avec beaucoup de peines que je me rends dans mon établissement pour suivre les cours , déclare Gnohou Stéphane, habitant d'Akéikoi et étudiant dans une Grande école à Abidjan. La Sotra selon une source bien introduite, aurait accepté de desservir notre zone si la voie était bitumée , ajoute-t-il. M. Boua Gozi, conseiller du chef du village d'Akéikoi, nous exprime son indignation face à l'enclavement de sa cité qui entraîne la souffrance des populations. Nous sommes coupés de la Côte d'Ivoire et partant du monde , martèle-il. Avant de s'interroger sur la non réalisation jusqu'à ce jour d'un véritable bitumage de cet axe principal, nonobstant, dira-t-il, les nombreuses velléités observées ça et là pour la réhabilitation de cette route. La mairie d'Abobo, le ministère des Infrastructures Economiques, la Bad, sont tous venus voir l'état de cette route. Mais malheureusement, il n'y a pas eu de suites favorables , s'est-il offusqué.

Patrick Achi, les maires Koné Gogé et Adama Tounkara ont essayé

M. Krakou Désiré, sous directeur des infrastructures urbaines à la mairie d'Abobo souligne que le bitumage de cette artène relève de la compétence de la municipalité d'Abobo. Il dit reconnaître les nombreux désagréments subis par les populations du fait de la dégradation très avancée de ce tronçon. Poursuivant, il souligne qu'une volonté de réhabilitation de cette route a toujours animé les autorités compétentes. Toutefois, précise-t-il, les travaux se sont toujours arrêtés en chemin. Pour quelle raison ? M. Krakou Désiré répond en ces termes: Le financement n'a jamais suffi pour réhabiliter totalement cette voie. C'est pourquoi, après le terrassement et l'installation des caniveaux pour évacuer les eaux de ruissèlement, les travaux n'ont pu avancer, affirme-t-il. Avant de préciser la volonté qui a toujours animé la mairie d'Abobo pour une véritable réhabilitation de ce tronçon. Les études pour la réhabilitation de cette route ont été initiées dans le temps par M. Koné Gogé, maire d'alors d'Abobo. Lesdites études ont été relancées sous M. Adama Tounkara, actuel maire. Mais le problème de financement a toujours freiné la réalisation des travaux , a-t-il expliqué. Cependant, certains riverains font croire que l'axe en question est bitumé, selon des rapports écrits, mais qui n'ont jamais été approuvés. Tout le monde sait ici que l'axe Akéikoi est bitumé sur papier. Les gens n'en parlent pas trop. Mais c'est de la réalité. Il y a eu de l'argent qui a été décaissé. Mais ceux qui étaient en charge de ce tronçon n'ont rien fait, comme d'habitude, révèle M. Sylva Kouassi. Mais, du côté de la mairie d'Abobo, des collaborateurs du maire Adama Toungara ont indiqué n'avoir jamais eu connaissance d'une telle information. Toujours est-il que le village d'Akéikoi est enclavé
R.Dibi

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