lundi 19 juillet 2010 par Le Patriote

Théophile Kouamouo, Français d'origine Camerounaise et directeur des rédactions du journal Le Nouveau courrier, Stéphane Guédé et Saint Claver Oula, respectivement directeur de publication et rédacteur en chef dudit quotidien ont été mis sous mandat de dépôt depuis vendredi. Ils sont accusés par le Procureur Tchimou de "vol de document administratif".
Le malheur des confrères est parti de la publication des conclusions de la fameuse enquête dans cette filière. Une enquête pour laquelle une vingtaine de barons sont en détention préventive à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (MACA), depuis un peu plus de deux ans. La détention de ces trois confrères, véritable violation de la liberté de la presse, n'étonne guère eu égard aux nombreux précédents dont le régime de la Refondation s'est rendu coutumier depuis sa prise du pouvoir. L'on se rappelle que le mardi 21 octobre 2003 le Sergent de police Dago Sery avait abattu de sang froid un journaliste de RFI, correspondant de cette radio à Abidjan. Pourtant le journaliste était en plein exercice de ses fonctions.
En effet, Jean Hélène a été abattu par balle alors qu'il se trouvait devant le bureau de la Sûreté nationale où il attendait la libération de plusieurs opposants emprisonnés à la suite d'une tentative supposée de coup d'Etat. Selon les informations données par les autorités ivoiriennes, le meurtrier de Jean Hélène, qui a délibérément abattu le journaliste, avait pourtant reçu, quelques instants auparavant, de son supérieur, l'ordre de laisser le journaliste poursuivre son travail en toute tranquillité. "Le fait qu'un sergent puisse ainsi tuer de sang froid un journaliste qui ne le menaçait en rien dénote du sentiment d'impunité dont bénéficient les forces de l'ordre ivoiriennes notamment depuis le soulèvement de septembre 2002", avait affirmé Amnesty International. Toujours en janvier 2003, Anne Boher, une journaliste française travaillant pour l'agence de presse britannique Reuters a été arrêtée sans motif apparent par les forces gouvernementales dans la ville de San Pedro avant d'être libérée le lendemain. En mars 2003, une équipe de la télévision française publique et des journalistes de l'AFP ont été insultés et molestés dans l'enceinte de la présidence de la République alors qu'ils venaient couvrir une conférence de presse de Laurent Gbagbo. Les journalistes ont été agressés verbalement et physiquement par des militaires et des civils qui les ont menacés de mort. Il n'y a pas seulement la presse étrangère qui a souffert sous Gbagbo. Les journaux locaux en ont, eux aussi, vu des vertes et des pas mûres, surtout aux premières heures de l'opération ?'Dignité ?', le 4 novembre 2004. La quasi-totalité des journaux d'opposition ont été saccagés par les jeunes patriotes. Mais c'est surtout votre quotidien, Le Patriote, qui a bu et continue de boire le calice amer des violations des libertés de la presse. Avant l'acte de vandalisme des partisans du régime, ce sont les agents de la police nationale en 2002, qui avaient tout saccagé sur leur passage pour one sait trop quelle raison. Il y a eu aussi l'affaire ?'Gnamanthé'', du nom du journaliste du Nouveau Réveil qui avait été mis aux arrêts et conduit à la MACA par le même Tchimou, à la suite de la publication d'un article intitulé ?'Ali Baba et les 40 voleurs''. Avant lui, c'est le même Tchimou qui avait fait mettre en prison pour un an bien compté, Assalé Tiémoko actuellement journaliste au groupe de presse le Réveil qui édite le quotidien le Nouveau Réveil. En tout état de cause la Refondation vient, une fois encore, de prouver que sous elle, les journalistes ne sont pas à l'abri de quoi que ce soit. Mais, pendant que nous y sommes, qui avait dit que sous son régime, aucun journaliste n'irait pas en prison?
YMA

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