lundi 19 juillet 2010 par Le Patriote

Le procès des dirigeants de la filière café-cacao est très attendu par l'opinion nationale et internationale. Ce sera l'occasion de savoir si Henri Amouzou (Fdpcc), Tapé Do (Bcc), Angeline Kili (Frc), Placide Zoungrana (Arcc), Jean Claude Bayou (Fgccc) et autres ont fauté. Tout le monde est d'avis que ce procès sera long et retiendra l'attention de la population, tant est que ces barons ont été accusés sans être jugés. Mais pour ces prisonniers du cacao ivoirien, l'opportunité leur sera offerte de faire le grand déballage qu'ils ont annoncé à cor et à cri, avec le soutien de leurs avocats qui disent avoir plusieurs tours dans leurs sacs. Pour le moment, l'on ne sait pas encore si les faits de ces prévenus seront requalifiés ou pas. Mais toujours est-il que l'on devra s'attendre à de longues empoignades verbales et de grandes révélations. De source bien introduite, les barons de la filière ne manqueront pas encore l'occasion de clouer au pilori le régime en place et plusieurs personnalités qui ont occasionné les sorties d'argent. L'on sait qu'en mai 2002, bien avant la guerre, des pontes du régime en place, selon le rapport de l'Inspecteur Kouadio, avaient fait transférer les fonds de réserve, sous séquestre à la Bceao, à la Caa, aujourd'hui Banque nationale d'investissement. Ce sont au total 32 milliards de Fcfa qui ont atterri dans cette banque. Mais curieusement, lorsqu'il s'est agi quelques mois après de faire face à la baisse du prix du cacao sur le marché mondial, cette somme, selon les producteurs n'avait pu être utilisée pour soutenir le prix au motif que cette somme domiciliée à la Bceao ne produisait pas d'intérêt. Au plus fort de la crise, la somme de 30 milliards de Fcfa avait été décaissée par les producteurs pour l'effort de paix. Etait-ce le rôle des producteurs d'acheter des armes pour l'Etat ivoirien ? Pourquoi l'Etat a-t-il pris cet argent ? En 2003, le Fdpcc a décaissé 2 milliards de Fcfa au profit des producteurs déplacés de guerre de l'Ouest. Il s'agit d'un chèque de la Caisse autonome d'amortissement n° 4795477 émis à l'ordre de la présidence. Les producteurs n'ont pas reçu l'argent et avaient même voué aux gémonies certaines personnalités du sérail du Chef de l'Etat. Que dire aussi des informations relatives à près de 200 millions de Fcfa pour le compte de l'Amu (Assurance maladie universelle) ? Ou encore celle relative au décaissement de certaines sommes pour l'organisation d'évènement mais qui n'ont pas eu lieu. Ces prisonniers qui se disent prêts à vendre cher leur peau ne veulent pas tomber seuls. Des ??jeunes patriotes'', issus du Fpi ne seront pas épargnés aussi par les révélations. Ces prisonniers qui ruminent depuis deux ans leur vengeance entendent tomber les armes à la main. Ce procès public va à coup sûr drainer du beau monde et l'on affirme que ce sera un moyen de connaître aussi les financements occultes du Fpi. Après les accusations de malversations, de corruption aux concours d'entrée à l'Ena, Ecole de police, l'on s'achemine petit à petit vers un autre déballage sur le régime en place à la veille des élections. En tout cas, seul le procès nous situera sur la culpabilité des dirigeants ou si ce qui est reproché au régime en place est avéré.
Jean Eric ADINGRA

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