lundi 19 juillet 2010 par Nord-Sud

Pour le retour du siège de l'Organisation internationale du café-cacao (Icco) à Abidjan, les autorités ivoiriennes maintiennent le pied à l'étrier. La question sera à l'ordre du jour à la prochaine réunion des pays- membres.

L'année dernière, le président du Comité de gestion de la filière café- cacao, Gilbert Ano N'guessan, a annoncé que la Côte d'Ivoire renonçait au siège de l'Organisation internationale du café et du cacao (Icco). Mais, les autorités ivoiriennes qui n'ont pas du tout approuvé cette déclaration solitaire, ont repris en main le dossier et engagé une offensive diplomatique pour se remettre dans le jeu. Malgré les avancées, la question du retour du siège de l'Icco à Abidjan reste toujours problématique. Selon le directeur exécutif sortant Jan Vingerhoets, trois raisons fondamentales sont souvent mises en avant pour remettre en cause le come back. Les fonctionnaires évoquent notamment la volatilité de la situation sociopolitique, les réticences de plus de 50% du personnel à quitter Londres et le coût élevé des loyers dans la capitale économique ivoirienne. Les pays-membres de notre organisation vont encore entrer en discussions pour trancher la question du retour du siège, explique Jean-Marc Anga, le nouveau directeur exécutif qui prendra fonction en septembre prochain. Depuis 2005, la Côte d'Ivoire est prête et tout a été rénové au niveau de la Caistab pour accueillir les travailleurs, analyse l'ancien ministre des Affaires étrangères Mamadou Bamba. En effet, le palier du 17e étage de l'immeuble de la Caisse de stabilisation a été aménagé pour abriter le siège. Malheureusement, tous ces efforts risquent encore une fois d'être réduits avec la nomination à titre intérimaire d'un Ivoirien à la tête de l'organisation. Selon des règles non écrites, la direction exécutive et le siège ne peuvent revenir au même pays. La question du transfert du siège de l'ICCO demeure politique. Nous laissons la latitude aux autorités afin qu'elles convainquent l'ICCO à établir le siège à Abidjan. Les jeux restent ouverts car tous les arrangements sont possibles, déclare M. Vingerhoets. Pour le représentant permanent de la Côte d'Ivoire auprès de l'Organisation mondiale du commerce, trois options existent : premièrement, Abidjan peut perdre définitivement le siège et garder le poste de directeur exécutif. Deuxièmement, le mandat transitoire du directeur exécutif qui expire en 2012 peut ne pas être reconduit pour permettre à la Côte d'Ivoire de maintenir le siège. Troisièmement, les pays-membres peuvent faire preuve de souplesse en dérogeant aux prescriptions tacites. Cela veut dire que la Côte d'Ivoire pourra cumuler les deux fonctions. La venue de cette institution pourrait être bénéfique au pays et aux producteurs africains. En effet, selon les experts en la matière, la Côte d'Ivoire pourrait bénéficier de manière plus directe et mieux ciblée, de l'expertise des fonctionnaires du secrétariat de l'organisation dans la conception et la mise en ?uvre de projets de développement dans le domaine du cacao. Sans oublier les retombées financières qui suivront. Egalement, la présence de l'ICCO permettra de mieux faire connaître à tous les pays et à leurs représentants, la Côte d'Ivoire et ses réalités sociales, politiques, économiques et culturelles, contribuant ainsi, non seulement à un meilleur rayonnement politique à l'extérieur, mais favorisant également une meilleure appréhension par ses partenaires, des événements socio- politiques survenus dans le pays.

Lanciné Bakayoko

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