Il s'agit d'une escroquerie présentée comme une pièce de théâtre : beaucoup de figurants, un décor impressionnant, des personnages et une actrice centrale autour de qui se tresse la trame de l'action. La bande d'escrocs est mise sur pied par un certain Kabran Stéphane qui se fait passer pour un lieutenant de police en service à Gagnoa, de Dallet Bi Olivier et de Baï Flavienne. Cette dernière joue le rôle d'appât pour attirer dans le piège des crédules. Ainsi, le 28 mai, au Vallon, en compagnie du faux policier, ils se présentent au gérant de cabine téléphonique du coin. Il a appelé son patron avec le portable du gérant. Il lui a dit qu'il avait besoin de quatre cellulaires. Quelques minutes après, son interlocuteur est arrivé avec les téléphones. Il m'a dit de prendre un téléphone. Ce que j'ai fait , reconnaît Flavienne, mère de cinq enfants en affirmant qu'elle ne connaît pas celui qui lui a offert le téléphone. Selon elle, le pseudo lieutenant l'a hypnotisée. Je ne savais pas ce que je faisais. J'exécutais ses ordres sans rien comprendre. Je ne l'ai jamais vu auparavant, soutient-elle mordicus. La réalité, c'est que Flavienne est bien au courant de ce qu'elle fait. Elle ne fait que jouer son rôle en acceptant de se présenter comme l'épouse du faux flic. Le soi-disant officier fait croire au commerçant qu'il doit faire un retrait bancaire. Ensemble, ils empruntent un taxi pour se rendre au Plateau. Sur place, Dallet Bi Olivier profite de l'inattention de ses compagnons pour prendre le large avec les quatre téléphones portables d'une valeur de 260 mille Fcfa. Dans cette affaire, Flavienne n'a pas de chance puisqu'elle est capturée par le plaignant estimant qu'elle est de connivence avec l'indélicat homme en kaki. Il n'a pas tort. Présentée à la barre du tribunal des flagrants délits du Plateau, le 28 juin, la prévenue nie les faits d'escroquerie. Mais le procureur lui rafraîchit la mémoire sur son passé obscur. Il y a trois mois, vous avez été condamnée pour les mêmes faits. Vous avez escroqué la somme de 1,7 million Fcfa à une commerçante. Je vous reconnais très bien et c'est votre travail. On a eu pitié de vous en vous condamnant à 15 jours de prison. Mais cela ne vous a rien dit , répète le ministère public qui requiert 6 mois fermes. Le juge partage la poire en deux. Flavienne est punie à trois mois de prison.
Bahi K.