La descente des cours du baril de pétrole depuis le mois de mai tarde à être répercutée sur le prix du carburant à la pompe en dépit du mécanisme de fixation automatique instauré par les institutions de Brettons Wood.
Courant mai 2010, le gouvernement ivoirien a décidé d'une nouvelle hausse du prix de l'essence. Le super sans plomb est passé de 779 à 789 Fcfa, soit une majoration de 10 Fcfa. Selon certains analystes, cela représentait une compensation pour le gouvernement qui a consenti en avril une baisse de 30 Fcfa sur le prix du gasoil suite à une grève des chauffeurs des transports en commun. Entre avril et mai, le cours du baril de pétrole était au-dessus de 80 dollars US. On le sait, depuis avril 2009, un nouveau mécanisme de fixation automatique du prix du carburant à la pompe a été instauré en Côte d'Ivoire. Cette mesure était le préalable recommandé au terme d'une mission conjointe du Fonds monétaire africain (Fmi), de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement (Bad). Mais surtout cette exigence devait permettre d'aboutir à l'annulation de la dette sous l'initiative en faveur des Pays pauvres très endettés (Ppte). Ainsi, il a été décidé, dans le cadre du programme d'Assistance d'urgence post-conflit (Aupc) conclu avec le Fmi, d'indexer le coût des produits pétroliers à la pompe au cours du baril de pétrole. Les hausses enregistrées de février à mai 2010. Ainsi, en février, le prix du super est passé de 708 à 739 Fcfa, soit une hausse de 31 Fcfa. Le gasoil a connu une augmentation de 22 Fcfa. Il est vendu à 615 Fcfa au lieu de 593 Fcfa. Quant au pétrole lampant, son prix a été réduit de 24 Fcfa, passant de 498 à 522 Fcfa. Cette hausse se justifiait par la flambée des cours du baril de pétrole qui oscillait autour de 80 dollars US. Fin février, le prix du pétrole brut se trouve au-dessus de 80 US le baril. Le dollar s'étant légèrement renforcé contre l'euro, du fait que les investisseurs étaient inquiets au sujet de la Grèce. Cette tendance haussière va se poursuivre jusqu'à début mai. En effet, suite à l'annonce du plan d'aide à la Grèce et en raison d'une probable baisse de la production américaine après la marée noire aux Etats-Unis, selon les courtiers, le baril va atteindre les 87,31 US. Mais très vite, les cours vont chuter pour atteindre 76 US en mai puis 75.80 dans la soirée d'hier. Depuis deux mois donc, on note une stabilisation des cours du baril. Cette baisse si elle semble peu significative pourrait toutefois être répercutée sur le prix du carburant à la pompe au grand bonheur des consommateurs. Si l'on tient compte des prix des produits pétroliers à la pompe alors que le baril de pétrole avait atteint son plus haut niveau, soit 147 US. En juillet 2008 le super se vendait à 795 Fcfa. Le gasoil lui coûtait 785 Fcfa et le pétrole lampant 550 Fcfa. Suite à une grève des transporteurs, le Premier ministre Soro Guillaume a annoncé une baisse de 100 Fcfa sur le gasoil qui est passé à 685 Fcfa et du pétrole lampant qui est passé de 550 à 470 Fcfa. La marge est pourtant nettement grande entre le cours du baril en juillet 2008 et ceux de juin et juillet 2010. Il a presque baissé de moitié. Malheureusement, le pétrole lampant lui, a dépassé son prix de juillet 2008. Soit 524 Fcfa aujourd'hui, contre 470 Fcfa en juillet 2008. Il n'y a pratiquement pas de différence entre le prix du gasoil en 2008 et celui de juillet 2010. Et pourtant, lors des négociations entre le ministre des Mines et de l'Energie, Augustin Kouadio Komoé et les grévistes, promesse été faite d'étudier dans quelle mesure les prix du gasoil qui avaient connu une baisse de seulement 30 Fcfa soient de nouveau revus à la baisse. Vivement que le gouvernement tienne cette promesse !
Nimatoulaye Ba
Légende : Le prix du carburant à la pompe reste inchangé en dépit de la baisse du cours du baril de pétrole.