mardi 27 juillet 2010 par Notre Voie

Les trois journalistes du quotidien Le nouveau courrier (Théophile Kouamouo, Oula Saint Claver et Guédé Stéphane) et le chargé de communication de Raymond Tchimou (le procureur de la République) Patrice Pohé, arrêtés depuis quelques jours pour vol et recel de documents judiciaires selon le parquet d'Abidjan Plateau, ont été relaxés hier par le tribunal correctionnel pour délit non constitué. Cependant le Nouveau Courrier est interdit de parution pendant quinze jours et les trois responsables du journal sont condamnés à payer une amende de 5 millions de francs. Concernant le cas Patrice Pohé, les avocats de la défense ont estimé que le fait que les ordinateurs des secrétaires de Tchimou qui contenaient le rapport d'enquête sur la filière café-caco, et qui n'avaient pas de code étaient exposés au vol de documents judiciaires par n'importe qui. Et que par conséquent, ont-ils soutenu, le fait pour Patrice Pohé d'utiliser l'ordinateur d'une des secrétaires comme le font d'autres personnes étrangères au secrétariat ne veut pas dire qu'il a volé le réquisitoire du procureur de la République. Pour eux donc ces ordinateurs n'étaient pas sécurisés. Vu l'importance du document qu'ils contenaient, des mesures sécuritaires, ont-ils soutenu auraient dû être prises pour éviter que ces documents ne se retrouvent dans la presse. Les avocats ont douté des déclarations de Boni Rosine, l'une des secrétaires de Tchimou, qui a déclaré à la barre qu'elle ne savait pas ce qui se tramait, alors que selon les avocats, elle a reçu un SMS et un appel téléphonique lui demandant contre forte récompense de piquer ce rapport d'enquête sur la filière café-cacao. Pourquoi n'a-t-elle dit aucun mot au procureur de la République qui avait demandé à ses collaborateurs de dire la vérité sur cette affaire ? se sont interrogés les avocats de la défense. En un mot ont-ils conclu, toutes les conditions étaient réunies (trop de personnes étrangères, des ordinateurs sans code) pour que tout document judiciaire disparaisse. La clé USB à problème Le procureur Diakité Mamadou et le président du tribunal Koné Brahima ont accusé Patrice Pohé d'avoir copié sur clé USB ce réquisitoire sur l'ordinateur de Boni Rosine. Faux ! a rétorqué le prévenu. Les avocats de la défense montent encore à la charge pour démontrer que cette clé appartenant au prévenu contenait des informations judiciaires sauf le rapport d'enquête sur la filière café-cacao. Selon Mes Saar Abou, Gohi Bi, Kallet Alain et Tié Bi Hivat, les défenseurs de ces quatre journalistes, le délit de vol ne peut en aucun cas être constitué. Pour ces avocats, le parquet aurait dû également diligenter des enquêtes sur les collaborateurs du juge d'instruction, et des deux procureurs adjoints de Tchimou. L'argument qu'ils avancent, c'est que ces trois proches collaborateurs de Tchimou avaient aussi ses documents enregistrés dans leurs services. Pourquoi donc, ont-ils fait remarquer, cet acharnement sur seulement le chargé de communication du procureur de la République ? Pas de vol, pas de recel La comparution de Patrice Pohé soupçonné d'être le voleur du rapport d'enquête sur la filière café-caco a changé la donne. Pour le président du tribunal, Théophile Kouamouo, Oula Saint Claver et Guédé Stéphane ne sont plus des présumés voleurs mais des réceleurs. Les avocats des prévenus ont souligné qu'il ne peut avoir de récel sans vol. Puisque il n'est pas établi que Patrice Pohé est le voleur, il ne peut donc avoir de receleur, a déclaré Me Gohi Bi qui déplore que ses clients n'aient pas été sanctionnés par rapport à la loi sur la presse mais sur le terrain juridique du droit commun. En plus de Boni Rosine, il y avait deux témoins à la barrre, le DP de Le quotidien" Allan Aliali, le maintenancier en informatique du parquet Eboulé Hervé qui a vendu cette clé à Patrice Pohé.

Chales Bédé

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