mercredi 28 juillet 2010 par Le Nouveau Réveil

En prélude à la plénière de clôture de session qui doit se tenir ce matin, la conférence des vice-présidents de l'Assemblée nationale a eu une séance de travail hier, qui se serait terminée en queue de poisson. Le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, président de la Commission des Affaires sociales et culturelles, nous situe sur les débats.

Monsieur le président, vous venez d'assister à la conférence des présidents de ce mardi devant préparer la plénière de demain. Quelles conclusions en tirez-vous ?

La conférence des présidents s'est terminée en queue de poisson par la seule volonté de Mme Agoh Marthe, la 1ere vice-présidente qui lit le droit à l'envers.

C'est-à-dire ?
Je m'explique : l'autre jour, à l'occasion de la séance plénière, le président Mamadou Koulibaly s'est fait représenter par le député Woï Messé, conformément à l'article 9 de notre règlement qui dit clairement que le président de l'Assemblée nationale peut se faire représenter soit par le 1er vice-président, soit par un vice-président ou par tout autre député. Or, Mme Agoh Marthe fait des amalgames regrettables entre la suppléance en cas d'empêchement du président de l'Assemblée dans l'exercice de ses fonctions et la représentation de celui-ci en cas d'absence.

Aujourd'hui, au cours de cette conférence des présidents des groupes parlementaires, cela lui a été rappelé par le président Edjampan. Si vous lisez bien notre règlement, vous vous apercevrez qu'il y a une nette différence entre la représentation du président de l'Assemblée nationale lorsqu'il est absent et la suppléance lorsqu'il est empêché.

En d'autres termes, lorsque le président de l'Assemblée nationale est absent, il peut se faire représenter soit par le 1er vice-président, soit par un vice-président ou par tout autre député. Quant à la suppléance, toujours au regard de l'article 9, elle se fait selon un certain ordre. En effet, quand le président de l'Assemblée nationale est empêché dans le cadre de l'exercice de ses fonctions, il est suppléé automatiquement par le 1er vice-président. Par contre, quand le président de l'Assemblée nationale et le 1er vice-président sont tous les deux empêchés dans le même cadre, c'est le plus âgé des vice-présidents qui les supplée jusqu'à l'installation d'un nouveau président de l'Assemblée nationale. Vous voyez bien que nous ne sommes pas dans le cas d'une incapacité d'exercice de fonction. C'est une représentation simple.

Qu'est-ce qui s'est passé concrètement ce matin ?

S'agissant de la réunion de ce jour, dois-je rappeler que le député Dan Ouelo, président du groupe parlementaire de l'UDPCI, a posé un préalable en s'appuyant sur l'article 42 du règlement de l'Assemblée pour censurer le comportement inadmissible et indigne de Mme Agoh Marthe lors de la dernière séance. Il estime, conformément aux textes, qu'elle est disqualifiée pour présider la conférence des présidents de ce jour.

Sans même demander la levée du préalable, elle a persisté dans sa volonté de justifier sa présence et a décidé de continuer la réunion. C'est exactement cette même attitude qu'elle reprochait au vice-président Woï Messé lors de la plénière où elle a fait une irruption spectaculaire pour cafouiller la séance. Encore que Woï Messé lui a tenu compte des dispositions réglementaires pour agir.

A quoi peut-on s'attendre maintenant ?

Evidemment, les vice-présidents, les présidents de groupes parlementaires et des commissions de la mouvance parlementaire (PDCI, UDPCI et SOLIDARITE) n'ont pas voulu céder à cette provocation de la 1ère vice-présidente. Le préalable a été maintenu malgré la pression et les menaces, puisqu'il s'agissait d'appliquer le droit et rien d'autre. Cela va de soi, la réaction violente de la 1ere vice-présidente ne se fit pas attendre. Elle a décidé de suspendre ipso facto la séance en lançant au vol, des injures dans sa langue maternelle. Dans sa lancée, Mme Agoh Marthe a même voulu se mesurer physiquement au vice-président, le député Manou Bi.

Naturellement, nous avons été obligés de lui répliquer avec fermeté.

Avec un tel climat, qu'est-ce qui va se passer maintenant ?

C'est la conférence des présidents qui doit établir l'ordre du jour de la réunion de la plénière du 28 juillet.

Dans le cas d'espèce, que disent les textes ?

Nous nous trouvons dans un cas où le président de l'Assemblée nationale est contraint de tenir la réunion ce soir ou demain matin, puisque la plénière est une obligation constitutionnelle. Elle doit avoir lieu obligatoirement après, bien sûr, la conférence des présidents.

Selon vous, qu'est-ce qui agite tant la 1ère vice-présidente, l'Honorable Agoh Marthe ?

Elle joue une partition. Car, il faut le dire, son attitude irrationnelle nous surprend tous. Elle a passé 10 ans dans sa fonction de 1ère vice-présidente et c'est maintenant à la fin de son mandat qu'elle réalise qu'il faut revendiquer de prétendus droits en se servant d'amalgames.

A y voir de près, Mme Agoh Marthe a été instrumentalisée pour opposer une résistance farouche à la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire sur les scandales dénoncés du régime visés par la proposition de résolution du PDCI-RDA. En effet, on a un mal fou à comprendre qu'une dame que l'on croyait courtoise, change du jour au lendemain de comportement en s'attaquant à tous ceux qui militent pour la mise en place de cette commission d'enquête. Elle est à la tête d'un certain nombre de députés qui sont prêts à tout, même s'il faut porter atteinte à l'intégrité physique de leurs collègues députés, comme cela a souvent été le cas dans l'enceinte même de l'hémicycle.

Monsieur le président, quel est votre dernier mot ?

Je demande au président Koulibaly de se débarrasser de certaines considérations qui l'empêchent intellectuellement de présider lui-même la commission. Sa proximité avec le dossier des scandales ne doit pas lui lier les bras. Il se doit de disqualifier aussi Agoh Marthe qui fait fi du règlement de l'Assemblée nationale en se livrant à une agression sans précédent à l'endroit de ses collègues.

Propos recueillis par ASC

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