mercredi 28 juillet 2010 par Le Temps

Chassée croisée. Fièvre politique. Le microcosme politique dégage un fort parfum de joute électorale. A raison. Si on s'en tient aux candidatures validées par le Conseil constitutionnel, l'élection présidentielle à venir sera la plus ouverte, donc la plus disputée de l'histoire électorale de la Côte d'Ivoire. En outre, du fait de la crise, les Ivoiriens privés de ce droit depuis cinq (5) ans, sont quelque peu pris dans le tourbillon de la nostalgie des élections. Raison pour laquelle, on doit se réjouir de ce vaste mouvement de pêche aux électeurs. Malheureusement, il y a un hic. Les Ivoiriens éprouvés par huit (8) ans de crise militaro-politique n'ont pas envie de revenir à la case départ après les élections. C'est pourquoi, les acteurs, à chaque étape du processus, se concertent pour trouver une solution consensuelle. La dernière en date, c'est la vérification de la liste dite " blanche ". Pendant longtemps, son passage au scanner a été source de polémique, car les partis membres du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) ne voulaient pas en entendre parler. Ils ont fini par se plier à la requête du camp présidentiel. Ont-ils abdiqué ? Non. Ils ont surtout été attentifs à l'argumentaire qui veut que cette élection post-crise soit juste, transparente et équitable. Pour y parvenir, il importe de vider tous les contentieux susceptibles de servir de rampe de lancement à une déflagration sociale. La sagesse a fini par prendre le dessus. Curieusement, en ce qui concerne le dépôt des armes, c'est motus et bouche cousue. Après un encasernement laconique, à Korhogo, le processus peine à reprendre pour atteindre, éventuellement, une vitesse de croisière. Tout le monde est aujourd'hui, focalisé sur l'élection présidentielle qui, si on s'en tient aux déclarations faites par les principaux acteurs, aura vraisemblablement lieu en octobre. Mais, d'ici là, a-t-on la garantie que le scrutin va se dérouler dans un climat apaisé, avec le retrait des armes des mains de ceux qui n'y ont pas droit ? C'est un saut dans l'inconnu, car les zones Centre-nord et ouest ressemblent à un proto-Etat de non-droits, aux mains d'une camarilla. En définitive, les adversaires de Laurent Gbagbo ont tort de ruser avec le désarmement. Le chaos n'est profitable à personne. L'obus, une fois lancé, est soumis à une force gravitationnelle si bien que sa cible n'a pas de coloration politique, ethnique, etc. Il faut sortir des petits calculs qui montrent des signes d'une naïveté incurable. Et dire, le désarmement, hic et nunc.

Tché Bi Tché
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