mercredi 28 juillet 2010 par Le Temps

L'exploitation de la mine de manganèse dans la région de Bondoukou est en veilleuse. Les raisons.

Le vendredi 16 juillet dernier, le ministre des Mines, Augustin Kouadio Komoé, par ailleurs, fils de la région du Zanzan, s'est rendu à Bondoukou. Il a tenu avec les cadres de la région et l'ensemble des populations, une réunion à l'effet d'aplanir les différends au sujet de l'exploitation du manganèse dans cette contrée. Comment en sommes-nous arrivés là ? En effet, le 23 août 2006, la compagnie Taurian Manganèse & Ferro Alloy Côte d'Ivoire Sa, a, par décret numéro 2006-273 du 23 août 2006, obtenu un permis de recherches minières dans la zone de Sorobango, dans le département de Bondoukou. Ce permis enregistré sous le numéro 202 couvre une superficie de 1000 Km2. Les travaux de recherches devraient s'effectuer sur une période de trois ans. A la première année, Taurian Manganèse & Ferro Alloy Côte d'Ivoire devrait réaliser des travaux de recherches bibliographiques et compilation des données régionales existantes. Qui devraient être interprétés par la suite. A la deuxième année, Taurian devrait passer à une autre phase des recherches. Il s'agit de faire des campagnes géologiques du sol et Stream des zones cibles. Des analyses des échantillons géochimiques devraient avoir lieu par la suite en laboratoire pour ensuite interpréter les résultatsL'année suivante, une autre étape devrait être franchie. C'est celle du fonçage des tranchées, les sondages courts par circulation inverse qui doit aboutir à l'évaluation des premières ressources. Pour ces travaux, la société devrait dépenser la somme de 210 millions de Fcfa. Ainsi, suite à ces différentes réalisations, la société a pu identifier des sites potentiellement exploitables. Ce qui a conduit les responsables de cette structure à faire une demande le 23 août de l'année 2007, auprès du ministre des Mines d'alors, Emmanuel Monnet Léon, pour une extension géographique vers la zone ouest du premier permis octroyé, tout en délaissant une partie de la zone Est. Cette autre demande sera reçue favorablement par les services du ministère des Mines et de l'Energie. Qui a pris l'arrêté n° 002/Mme/Dm du 12 février 2008 pour l'extension de ces activités. Ce nouveau permis de recherche qui porte le numéro 202 s'étend jusque dans le village de Sorobango. La superficie de cette zone est de 923,3 km2. Ainsi, après plusieurs recherches effectuées, la société indienne Taurian identifie un dépôt de minerai de manganèse aux alentours des villages de Similimi, Poupouvangne, Sogobo, Séréoudé, Gbodeme, Boromba et de Kouassi-Dawa. Les réserves de mine sont estimées à 2,760 millions de tonnes sur une période d'exploitation de quinze ans. Cependant, l'Etat a autorisé pour des besoins d'expérimentation, la société Taurian a exploré environ 50000 tonnes de manganèse. Avant de passer à cette étape, Taurian prend attache avec toutes les populations concernées. Malheureusement, ils seront stoppés par certains fils du département, et plus particulièrement le Mouvement pour la renaissance de Bondoukou (Moreb), structure présidée par Gbané Souleymane et ceux de l'Association pour la défense des montagnes Tatawa, conduite par le Professeur Koffi Babacauh. Qui mettent en cause, les décrets signés en conseil des ministres par le Président de la République, Laurent Gbagbo.

Les nombreuses campagnes de dénigrements et de déstabilisation

En effet, le 25 juin 2008, Gbané Souleymane dans un courrier adressé au Préfet de la région du Zanzan, informe l'autorité administrative que les membres de sa structure décident de mener des actions de sabotage pour réclamer les droits et intérêts des populations de Bondoukou. 24 heures après, cette menace est mise à exécution. Deux camions de la société sont saccagés à la sortie de la ville de Bondoukou. L'adrénaline monte. Le Préfet de région convoque urgemment une réunion de crise. Etaient présents à cette rencontre, les autorités administratives, le Député Falley, la chefferie traditionnelle et la notabilité de la ville, le grand imam de la mosquée ainsi que les responsables de Taurian et ceux du Moreb. Au terme de cette réunion, Taurian a été autorisée à reprendre ses activités. Malheureusement, ce moment de trêve a été violé quelques semaines après, c'est-à-dire, le 6 août 2008. Où, plusieurs camions de la société ont été attaqués par les éléments du Moreb. Une semaine plus tard, deux autres camions de Taurian seront entièrement calcinés par les jeunes de cette organisation que dirige Gbané Souleymane qui y a mis le feu. Du 12 au 24 août du même mois, la tension est indescriptible sur les chantiers de la société. Par mesure de prudence, les responsables de l'entreprise décident d'interrompre les activités. Mais, les dégâts sont énormes. Estimés à plus de 100 millions de Fcfa. Suite à cette énième crise, le ministre Emmanuel Monnet se rend en personne sur le terrain du 12 au 14 novembre 2008. Une réunion est donc convoquée pour expliquer aux uns et aux autres le bien-fondé de la création de cette société dans cette région. Celui-ci obtient une autre trêve.

Les dédommagements des populations opérés par Taurian...

Malheureusement, celle-ci va se dissoudre comme du sel sous la pluie. A cause de l'activisme et d'une grande campagne d'intoxication d'un des cadres de la région, en la personne du Professeur Babacaud Koffi Dongo, ancien Directeur général de la Compagnie ivoirienne pour le développement du textile (Cidt). Les actions de destructions des engins de la société seront plus intenses. Ainsi, du 11 février au 1er septembre 2008, c'est une somme de 495,455 millions de Fcfa de perte que Taurian a enregistré sur ses sites de Boroumba, Siminimi, Pougouvagne, Koufo & Dingbi et dans la ville de Bondoukou. Ce, sur ordre du Professeur Babacauh, les jeunes du Moreb, qui ont bloqué les machines Cat 330 dl et, plusieurs camions de la compagnie chargés de minerais. Malgré ces nombreuses menaces, Taurian Manganèse & Ferro Alloy Côte d'Ivoire Sa réussit tant bien que mal à achever les travaux d'exploration sur le permis de recherches du site de Sorobango. Tout en soumettant au gouvernement ivoirien, le renouvellement de sa demande avec les nouvelles dimensions du permis conformément aux dispositions du code minier. C'est suite à cette demande que le ministre Emmanuel Monnet prend l'arrêté numéro 002/Mme/Dm/ du 12 février 2008 pour l'extension du permis de recherches de Sorobango. Plusieurs oppositions ont été faites à la suite de l'obtention du permis.

En présence des autorités locales

Les populations de Poupouvagne et de Séréoudé, deux villages se réclamant dépositaires de la chaîne de montagne dite Tatawa, explorée par la compagnie Taurian bloquent une fois de plus les travaux d'exploration, du 8 août au 15 novembre 2008, toujours sur ordre de l'ancien patron de la Cidt. Elles prétextent que la société Taurian a détruit les plantations de noix de cajou, cacaoyers, igname, taro, légume sans qu'elles ne soient dédommagées. Faux. Car, Taurian a pris le soin de dédommager tous les propriétaires terriens des différentes zones concernées après un calcul fait par la direction du cadastre. Ces dédommagements sont faits en présence de témoins et de M. Zoué Sepan Vincent, Administrateur civil, sous-préfet de Bondoukou et de M.Konaté Mamadou, Directeur départemental de l'agriculture de cette localité. Malgré tous ces efforts, les travaux de la société n'ont pas repris. C'est dans ce contexte de blocage récurrent des activités de la société Taurian que, le 22 juin 2010, le nouveau ministre des Mines et de l'Energie, Augustin Kouadio Komoé, par ailleurs, fils de la région a, dans un courrier, demandé la suspension provisoire des travaux sur le permis de recherches de Sorobango. Une fois saisis de cette décision ministérielle, les ouvriers et autres agents de Taurian qui sont sur le site plient bagage. Malheureusement, ils seront freinés à l'entrée du village de Sorobango sur instruction du Professeur Babacauh Koffi Dongo. Quant aux engins, ils ont été saisis quelques jours après c'est-à-dire, le 7 juillet par un Huissier de justice. Depuis lors, ces engins sont bloqués par la faute des agitateurs. Qui, au lieu d'expliquer les enjeux positifs de l'implantation de cette unité dans la région ne font que mener des actions nuisibles.

Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr

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