mercredi 28 juillet 2010 par Le Temps

Le président de l'Escorte Mali Côte d'Ivoire (Ema-Ci), annonce des lendemains meilleurs pour les consommateurs ivoiriens.

Vous avez récemment rencontré les acteurs de la filière bétail du Mali. De quoi a-t-il été question ?
Nous sommes allés vers les éleveurs du Mali pour échanger avec eux. Afin qu'ils nous expliquent les difficultés qu'ils rencontrent dans le convoyage de leurs animaux jusqu'à Abidjan. Parce que, depuis quelques temps, ces derniers ont pris de nouvelles destinations. Ils viennent, en tout cas, difficilement en Côte d'Ivoire. Nous avons donc estimés qu'il n'est pas normal. L'objectif en allant vers les vrais acteurs qui ravitaillent le marché ivoirien en bétail est de faire en sorte qu'il n'y ait pas de rupture à la veille des fêtes de Ramadan et de la Tabaski. Tous les acteurs rencontrés sont ceux qui convoient 90% de leur bétail en Côte d'Ivoire. A ce niveau, ils nous ont donné la ferme assurance qu'il n'y aura pas de rupture contrairement à ce qui se racontait ces derniers temps. Notre souci est de faire en sorte que la Côte d'Ivoire qui n'est pas un pays producteur de bétail ne manque pas d'animaux sur le marché.

Quels sont les problèmes que les éleveurs rencontrent sur le terrain ?
Ces derniers rencontraient d'énormes difficultés dans le convoyage de leurs bétails. Ils étaient victimes racket sur le long du trajet par des responsables de la société Gaaci-Sococib-Transit qui leur faisaient payer de fortes sommes d'argent. Ces derniers ont donc décidé de prendre la destination sénégalaise. Ceux du Burkina Faso ont également pris la destination du Nigeria. Là-bas, ils ne rencontrent aucune difficulté. On leur offre des conditions souples et adéquates pour le convoyage de leurs animaux. Nous avons donc estimé qu'il n'est pas normal que la Côte d'Ivoire qui est leur destination naturelle soit abandonnée. C'est pourquoi, nous avons engagé plusieurs séries de rencontres avec ces acteurs et pour dire que la Côte d'Ivoire, avec la fin de la crise, a décidé de rétablir ses instruments fondamentaux qui faisaient le convoyage.

Que veulent concrètement les éleveurs pour reprendre le chemin de la Côte d'Ivoire?
Les acteurs veulent une réduction du coût du convoyage sur la route. Par le passé, ils payaient entre 500 à 650000 Fcfa par camion. Après plusieurs négociations, nous sommes aujourd'hui à 320000 Fcfa. Nous continuons toujours ces négociations pour que la destination ivoirienne leur soit favorable. Ils souhaitent tout simplement la levée des faux frais instaurés par certaines personnes sur le long du trajet. Nous pensons que les Forces nouvelles ont compris cela. Leurs différents responsables ont décidé d'instaurer un Guichet unique pour permettre aux acteurs de la filière bétail d'exercer librement leurs activités. Nous pensons que les choses sont en train de rentrer dans les normes avec le retour de l'Office ivoirien des chargeurs (Oic) sur la route pour l'organisation des escortes groupées jusqu'aux différentes frontières.

Pensez-vous que ceux-ci ont compris votre message ?
Les éleveurs nous ont compris. Ils nous donnent la ferme assurance de revenir en Côte d'Ivoire. Ils ont indiqué qu'ils ne peuvent pas abandonner la Côte d'Ivoire, malgré les quelques difficultés qu'ils rencontrent sur la route du fait de la crise.

Peut-on s'attendre à une baisse du prix du kilogramme de la viande sur le marché ?
L'augmentation du prix du kilogramme de la viande sur le marché est consécutive aux faux frais que payent les commerçants sur les routes. Le commerçant procède à la hausse du prix de sa marchandise lorsqu'on lui soutire beaucoup d'argent sur la route. Il est tenu, à ce moment-là, d'éléver le prix pour ne pas sorir perdant. Avec la réduction considérable des frais de convoyage ces derniers temps, nous pensons que le prix du kilogramme va connaître une baisse sensible sur le marché. Il en est de même pour le prix du mouton lors de la prochaine fête de la Tabaski. En tout cas, nous allons veiller à ce que tout se passe bien, contrairement à l'année dernière, où il y a eu une flambée du prix du mouton.

Propos recueillis à Sikasso (Mali) par Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr

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