mercredi 28 juillet 2010 par Le nouveau navire

Depuis de huit ans environ, les autorités municipales de Côte d'Ivoire ont décidé de la destruction des quartiers précaires qui seraient les nids des bandits et le refuge des drogués .Et de nombreuses voix se sont élevées pour protester contre cette décision. Et pourtant, le gouvernement ivoirien vient de l'approuver. Voici les raisons.

La volonté de détruire les quartiers précaires remonte loin et plusieurs raisons ont motivé cette volonté. En effet, pendant les campagnes électorales des départements et des districts, M. Djedji Amondji Pierre, l'actuel gouverneur du district d'Abidjan, avait promis qu'il ferait du dossier des quartiers précaires son cheval de bataille. Car a-t-il dit, l'insécurité et l'insalubrité du district d'Abidjan prenant leur source dans ces quartiers. Pour lui, le concept de quartiers précaires se caractérise par des règles et la localisation de site du quartier précaire .Ensuite, cette localisation est généralement inadéquate et parfois dangereuse. Abondant dans le même sens, des responsables de la mairie de Yopougon et de la préfecture d'Abidjan estiment qu'il y a des quartiers précaires qui sont sur le flanc des collines, en bordure des caniveaux non protégés par le béton, sous les lignes des hautes tensions et parfois sur les bornes d'eau de Sodeci. " Cette situation géographique pose donc un problème aux autorités municipales et constitue un danger en cas d'incendie et d'inondation. Pour le cas des maisons en général, ce sont uniquement des tôles et des planches en bois qui sont utilisées. Ensuite l'absence de réseaux d'alimentation en eau potable et en électricité doublée d'une occupation anarchique de l'espace qui ne fait pas face au moindre respect des règles d'urbanisme, favorise une dégradation des conditions sanitaires de première nécessité ", ont-ils expliqué. En vérité, tout cela rend ces quartiers inaccessibles aux services de ramassage des ordures ménagères et ils deviennent des nids d'insécurité et d'insalubrité favorables à la fièvre jeune et autres maladies diarrhéiques. Selon le chef du sous quartier de Yopougon Andokoi-Carata, M. Tra Bi, ces quartiers précaires sont cédés à titre provisoire par le gouvernement qui fait savoir que l'Etat va les récupérer plus tard. A l'en croire, les populations de ces zones ont été averties avant leur déguerpissement. " Nous les chefs, nous avons été avertis par le gouvernement du déguerpissement actuel et ensuite à notre tour nous avons informé tous ceux qui habitent ces quartiers. Le préfet Sam Etiassé a rencontré tout le monde avant le déguerpissement qui s'opère aujourd'hui ", a-t-il signifié. Toutefois, n'est-il pas nécessaire de s'attarder sur les raisons profondes de l'existence de ces quartiers ? En effet, après nos investigations, la plupart des habitants de ces quartiers ont un niveau de revenu très faible .Aussi, préfèrent-ils se réfugier dans ces quartiers. Si leur destruction est certes nécessaire, mais n'est-il pas plus judicieux de trouver des sites de recasement aux habitants, comme ce fut le cas pour ceux de l'ancien Washington des 220 logements il y a environ une décennie ?

Bakou Norbert

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