mercredi 28 juillet 2010 par Nuit & Jour

Véritable acte de défiance que celui que vient de poser le ministre du Commerce, Yapo Calice à l'endroit du chef de l'Etat, Laurent Gbagbo. Sommé en effet, de prendre toutes les dispositions pour régulariser la situation relative à l'attribution des bureaux du 4e étage de l'Immeuble CCIA à la Fédération nationales des Commerçants de Côte d'Ivoire (FENACCI), le successeur de Youssouf Soumahoro continue d'opposer un refus catégorique. Et ce, en dépit du courrier N° 1293 CAB/PR/DIRCAB du 27 mai 2010. Dans cette correspondance, signée de M. N'zi Paul David, il est fait mention de ceci : Au cours de l'audience publique accordée le 12 janvier 2004 au Palais Présidentiel, Monsieur le Président de la République avait donné instructions à votre prédécesseur pour octroyer à la Fédération nationale des commerçants de Côte d'Ivoire (FENACCI) des locaux devant abriter son siège. Des bureaux avaient été attribués par le ministère du Commerce au 4e étage de l'Immeuble CCIA. A ce jour, les dispositions administratives auprès de la Société de gestion du patrimoine immobilier de l'Etat (SOGEPIE) pour confirmer la décision présidentielle ne sont pas prises. Je vous saurai gré des dispositions que vous voudriez bien prendre pour régulariser cette situation de cette fédération auprès de l'Administration . E décidant d'octroyer tout le pallier du 4e étage de l'Immeuble CCIA aux commerçants, le chef de l'Etat était certainement soucieux d'une part, de ne pas les avoir sur son dos et, d'autre part, de contribuer au développement du commerce dans le pays.

Une véritable rébellion administrative

Or, nonobstant la bonne volonté du chef de l'exécutif ivoirien, son action semble entravée par l'actuel ministre du Commerce qu'il a pourtant lui-même nommé. Celui-ci, pour des raisons dont on ignore encore, a entrepris de se rebeller contre la décision de sa hiérarchie. Oubliant ainsi que l'Administration est une continuité et que les décisions du chef de l'Etat sont d'autorité et donc systématiquement exécutoires. C'est d'ailleurs au nom de la continuité de cette administration que le ministre de l'Economie et des Finances, Charles Koffi Diby parcourt le monde entier aux fins de régler les dettes contractées auparavant par l'Etat. En le faisant, l'argentier du ^pays est certainement conscient de ce qu'un ministre a l'obligation de respecter les engagements pris par ses prédécesseurs. Or, ce principe cardinal semble être jeté aux orties par Yapo Calice qui, lui, a entrepris de se rebeller et de remettre en cause tout engagement antérieur. Issu du PDCI-RDA, un parti qui aspire à gouverner le pays, le natif d'Adzopé est certainement de ceux qui estiment que la démocratie et l'opposition politique doivent servir de licence pour enfreindre à la loi. Si non, rien ne saurait expliquer, à plus forte raison justifier sa réticence à appliquer une décision du chef de l'Etat. Peut-être que Yapo Calice croit-il qu'être ministre de l'opposition, de surcroit du plus grand parti politique ivoirien donne des droits à une insubordination caractérisée à l'endroit d'un chef d'Etat. Car en réalité, il aurait été un ministre issu du FPI, le parti du Président Laurent Gbagbo qu'il n'aurait jamais pris un tel risque. Peut-être aussi veut-il par ce défie au chef de l'Etat, amener les commerçants déjà exaspérés à fermer boutique afin de mettre à mal, le régime du Président Gbagbo. Si tel était le cas, l'on pourrait penser que le ministre du Commerce n'est certainement pas loin d'atteindre ses objectifs d'autant plus que plusieurs commerçants qui nous ont joints hier au téléphone, se sont voulus formels : Nous ne pouvons pas laisser perdurer cette situation pendant longtemps. Si d'ici à la fin du mois de juillet 2010 nous n'avons pas nos locaux conformément à la décision du Président Gbagbo, nous allons paralyser le Commerce sur toute l'étendue du territoire national et M. Yapo Calice sera tenu pour responsable . On le voit, l'affaire attribution du bureau à la FENACCI risque d'atteindre des proportions inattendues les prochains jours. Les autorités sont donc interpellées.

Michel Ziki

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