jeudi 29 juillet 2010 par L'intelligent d'Abidjan

Il y a quelques mois dans la commune de Yopougon, une vaste opération de recensement des populations victimes des déchets toxiques ( ?) s'est réalisée concomitamment au Baron-bar et à l'allocodrome de Banco 2. On annonce des chiffres record de 32.000 personnes enregistrées à ce jour. Comme si la moisson était maigre, les auditeurs de Radio Côte d'Ivoire ont certainement entendu le communiqué du mardi 27 juillet 2010, invitant les populations à aller se faire inscrire dans des centres qui ont été démultipliés sur l'ensemble du territoire abidjanais. Yopougon, Abobo, Marcory et même Cocody sont les principales communes qui abritent les centres d'enrôlement. Les organisateurs annoncent à travers la presse, des montants d'indemnisation allant de 4 millions à 10 millions de francs CFA par victime ( ?), arguant qu'un procès est en cours qui verrait la multinationale Trafigura verser des centaines de milliards de nos francs aux victimes. Sur cette base, des Ivoiriens, tout âge confondu, n'hésitent pas à s'acquitter de 5.200 FCFA comme montant forfaitaire pour les frais de dossier. L'opération est même sécurisée par des agents de la Police nationale. En termes de bilan à mi-parcours, un petit calcul arithmétique, prenant en compte les 32.000 personnes recensées donne la bagatelle somme de 166.400.000 FCFA déjà récoltée par les recenseurs. Une chose est sure. Un accord entre l'Etat de Côte d'Ivoire et la Société affréteuse du navire Probo Koala, avait débouché sur le paiement d'un montant de 105 milliards de francs CFA par Trafigura qui a permis d'indemniser une bonne partie des victimes. Le dernier rapport du procureur de la République dans l'affaire Tagro faisait état de ce qu'après l'indemnisation des victimes dont les dossiers étaient jugés valables, il resterait encore environ 41 milliards de FCFA sur les 105 milliards virés sur les comptes du Trésor Public.

Avec ces 41milliards de F CFA, comme on peut le comprendre, même si c'est l'Etat de Côte d'Ivoire qui était l'initiateur de ce projet, il est impossible d'octroyer 4 à 10 millions de francs à chacune des 32.000 personnes recensées. C'est au moins 128 milliards qu'il faut pour cet objectif. C'est le lieu d'interpeller les Ivoiriens qui sont friands de gains faciles. On se rappelle encore courant 2006, l'épisode des placements d'argents dont les victimes se comptent aujourd'hui par milliers. Des gens n'ont pas hésité un seul instant à vider leurs comptes et à crier à l'Etat pour se faire rembourser. Malheureusement pour eux, le mal était déjà fait. Pour qui suit l'actualité, ils sont en ce moment des milliers de béninois à se mordre les doigts face à des vendeurs d'illusions qui leur promettaient des taux d'intérêt allant de 150 à 250 % sur leurs placements. Le préjudice subi au nez et à la barbe des autorités béninoises est de 100 milliards de FCFA. Les ivoiriens, comme un chat échaudé, devraient craindre l'eau froide et ne pas croire au premier venu, fut-il éloquent. L'Etat de Côte d'Ivoire devrait aussi jeter un regard inquisiteur sur ce qui est en train de se dérouler, car, c'est lui qui portera encore la croix des déboires de ces nombreux Ivoiriens

S.Débailly

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