jeudi 29 juillet 2010 par Notre Voie

L'information est passée presque inaperçue. Et pourtant elle est d'une certaine importance. En effet, dans un entrefilet dans l'une des pages centrales de Fraternité Matin du lundi dernier, on pouvait lire ceci sous la plume du journaliste Pascal Soro: un deuxième accident fait un mort et 26 blessés. En route pour Séguéla, un véhicule en provenance de Kani et plein de militants du RDR a fait un accident. Bilan, un mort et 26 blessés. Et le journaliste de rappeler que c'est le deuxième accident qui a endeuillé cette tournée de Alassane Ouattara dans le Worodougou.

Puisque, selon lui, le 22 juillet, un pick-up des Forces nouvelles avait fait une sortie de route et fait un mort et une quinzaine de blessés parmi les occupants.

Ainsi donc, en un rien de temps, la petite tournée d'Alassane Ouattara a causé deux morts et une quarantaine de blessés parmi ses partisans. Un vrai massacre. Et dire que toute la presse du Rdr qui suit cette tournée n'en a soufflé mot comme si rien ne s'était passé. Elle qui aurait pourtant fait des gorges chaudes si ces accidents en cascade s'étaient produits à l'occasion d'une tournée de Laurent Gbagbo. A moins que la consigne n'ait été donnée de ne rien en dire. Comme on s'était arrangé l'année dernière pour qu'aucune image de la chute historique d'Alassane Ouattara à Gagnoa ne sorte dans la presse. Le cameraman de la télévision ivoirienne avait même été embarqué manu militari afin qu'on puisse s'assurer qu'il ne reste aucune trace de cette chute dans son appareil.

Cette fois, ce n'est pas Alassane Ouattara qui est tombé, mais deux personnes qui sont mortes et des dizaines d'autres blessées à l'occasion d'une tournée de pré-campagne électorale. Et comme cela se produit à la veille de l'ouverture de la campagne, on est tenté de soupçonner des pratiques malsaines. Pour ne pas dire occultes. Dans l'Afrique ancienne, on n'hésitait pas à recourir à des sacrifices rituels au moment où on s'apprêtait à aller à des batailles décisives.

Certains Africains, quoique ayant la tête dans le modernisme, n'ont pas pour autant abandonné les pratiques ancestrales. On voit souvent des canaris bourrés de décoctions aux carrefours des grandes voies à la veille de grands événements tels que les élections et même les remaniements ministériels. Des cadres supérieurs n'hésitent pas à solliciter les services de marabouts de grande renommée dont le but est de les préparer à atteindre leurs objectifs. Et les exemples sont légion.

C'est pourquoi voir se produire des accidents en cascade dans l'environnement d'un leader politique à la veille d'une échéance importante ne manque pas de susciter des interrogations. Pour autant, nous n'affirmons rien du tout.

Augustin Kouyo

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