jeudi 29 juillet 2010 par Notre Voie

Antoine Yao Koffi est un militant du Fpi, le parti d'Affi N'Guessan. Il est même le directeur de campagne de Laurent Gbagbo dans le secteur de Gbêkêkro, un sous-quartier de Bouaké. Le dimanche 25 juillet dernier, il était en mission dans le village d'Amanibo dans le cadre de la vérification et du contentieux sur la liste électorale provisoire quand il a été enlevé par des éléments des Forces nouvelles. Depuis ce dimanche, sa famille biologique et sa famille politique étaient sans nouvelles de lui jusqu'à ce qu'elles soient alertées hier matin par des inconnus. Sur le lieu indiqué par ceux-ci, les éléments des Forces nouvelles confirment la détention d'Antoine Yao Koffi mais refusent tout contact avec ses parents et camarades de parti.

Selon un membre de la direction départementale de campagne (Ddc) du candidat Laurent Gbagbo à Bouaké, Yao Koffi est dans une des nombreuses prisons des rebelles sous le commandement d'un certain Commandant docteur. On lui reprocherait de relever les noms de certains individus pour les empêcher d'avoir leur carte d'identité ivoirienne. Or, selon ses proches et des témoins de la scène d'enlèvement, il était dans le village pour le contrôle de la liste électorale provisoire. Il était en plein boulot quand un certain Dao, se disant délégué du Rdr, est allé alerter les éléments des Forces nouvelles postés au corridor sud. Lesquels sont partis avec lui dans une direction inconnue.
Aujourd'hui, non seulement la direction départementale de campagne du candidat Laurent Gbagbo proteste vigoureusement contre cet enlèvement, mais elle dit comprendre mieux les nombreuses menaces et intimidations que subissent les populations d'Amanibo.
Selon les informations que nous avons pu recueillir sur le terrain, Amanibo est un petit campement qui ne peut compter au maximum que 80 électeurs. Or, sur la liste électorale provisoire affichée dans le village, ce sont 405 individus inscrits et prêts à aller voter le nouveau président de la Côte d'Ivoire. Même sur les 80 personnes susceptibles de voter, 32 étaient dans une situation douteuse (pour ne pas dire autre chose). Comment en est-on arrivé là alors ? Nous avons toutes les preuves. On transportait des gens par cars et on les faisait descendre au niveau du corridor pour qu'ils aillent se faire recenser. Vous pouvez demander à tous les habitants de ce p'tit village, ils vous diront qu'il y a beaucoup d'individus sur la liste qu'ils n'ont jamais vus. Ils vous préciseront même que ces individus ne sont ni du village ni même de Bouaké, précise un membre de la Ddc.
Depuis hier, des membres de cette Ddc sont rentrés à Abidjan pour rencontrer les autorités de ce pays afin de leur poser la question de leur sécurité dans les zones tenues encore malheureusement par des rebelles.

Abdoulaye Villard Sanogo

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