jeudi 29 juillet 2010 par Le Patriote

C'est un vain combat. Un combat qui ne fait en rien avancer l'enquête sur la disparition du journaliste Guy-André Kieffer. Les Français parlent de vice de procédure de la part de leurs confrères ivoiriens. Ces derniers dénoncent le manque de collaboration des Français, en l'occurrence du Juge d'instruction Patrick Ramëal, qui les fait tourner en rond. Dernier épisode en date de cette collaboration empreinte de suspicion, la récente visite d'une délégation ivoirienne en France. Le mercredi 21 juillet dernier, 4 magistrats ivoiriens dont les juges Cissé Losséni et Koffi Kouadio se sont rendus au Tribunal de grande instance de Paris sans vraiment réussir à remplir leur mission. Ils entendaient auditionner des citoyens français dont quelques personnalités. Ils n'avaient pas de commission rogatoire internationale et leur procédure comportait un vice de procédure, justifie une source proche de la justice française. De quoi irriter les magistrats ivoiriens. C'est injurieux, s'insurge un magistrat ivoirien. Nous avons des magistrats bien formés. Cissé par exemple ne peut pas ignorer ces procédures élémentaires. C'est un juge compétent, international de surcroit, diplômé de leurs universités notamment de Paris XII Val de Marne. Je vous dis que tout a été fait selon les procédures. La première Commission rogatoire internationale date du 9 septembre 2009 et tous les obstacles ont été mis pour ne pas en donner suite. Nous avons été perspicaces jusqu'à obtenir une suite avec sa transmission au juge français pour exécution. La deuxième date du 10 mai 2010 est complémentaire à la première et a été remise au juge français. Ces deux commissions rogatoires internationales ont été transmises suivant la voie diplomatique requise aux autorités françaises. Mieux, nos juges ont même eu l'autorisation d'effectuer la mission de la part du ministère français des Affaires étrangère. Elle date du 21 janvier 2010 et a été portée à notre ambassade à Paris. Nous l'avons reçu le 26 janvier ici.

Ramaël nous fait
tourner en rond

Selon une autre source, c'est le juge français Patrick Ramaël qui prétexterait de séminaires, de stages et de vacances pour retarder l'enquête. En tout cas, face à une justice ivoirienne hermétique qui a une culture du silence plus que ne le permet le secret d'instruction, il est loisible de tout lui imputer. Quoi qu'il en soit, les juges ivoiriens n'ont pas pu auditionner la quinzaine de personnes comme ils le souhaitaient. Et l'enquête n'a pas avancé plus qu'hier. Elle s'est engluée. La faute à deux justices qui nous semblent craintives compte tenu du caractère sensible de l'enquête et du rang de certaines personnalités politiques notamment à auditionner. Tant que Laurent Gbagbo sera au pouvoir à Abidjan et la droite à l'Elysée, cette enquête aura du mal à aboutir, analyse un diplomate. Une hypothèse somme toute crédible au regard de toutes ces péripéties. Cela fait six ans que le journaliste Kieffer a disparu à Abidjan. Il n'y a toujours aucune réponse aux nombreuses questions. Les deux justices préférant le bras de fer à une vraie collaboration. On verra bien si la donne change les semaines à venir. De source parisienne en effet, la mission ivoirienne à Paris n'est pas revenue tout à fait bredouille. Les juges ivoiriens ont pu rencontrer Mme la doyenne des juges d'instruction de Paris pour dénoncer la lenteur dans l'exécution des commissions rogatoires internationales. Ils sont convenus avec le juge Ramël d'un calendrier ferme de programmation d'audience à la mi-novembre pour exécuter les commissions rogatoires. Espérons qu'à l'occasion, personne ne se dérobera.
KIGBAFORY Inza

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