jeudi 29 juillet 2010 par Nord-Sud

Dans la région du Zanzan, l'igname fait partie de la culture des populations. L'avènement du kponan annonce le nouvel an. Sa consommation obéit à un processus. Une fois la récolte achevée, c'est le chef traditionnel de Guiendé, localité située à 10 kilomètres de Tanda, qui consomme la nouvelle igname en premier. Avant de le faire, il fait plusieurs sacrifices. Celles-ci sont recommandées par les féticheurs de Guiéndé qui prennent auparavant le soin de consulter les mânes, pour savoir si l'année en cours est favorable à la consommation du kponan. Cela date de longtemps, mais, il est arrivé une année où les mânes ont déconseillé la consommation de la nouvelle igname. Le chef s'est plié à leur décision. La région a vendu les ignames au reste du pays et les plus respectueux de la tradition se sont abstenus d'en goûter, révèle une source proche de l'autorité royale. Pour en revenir au processus de consommation, poursuit notre source, une fois l'accord des ancêtres obtenu, le chef de Guiendé mange le kponan. Il accorde sa bénédiction à tous les autres chefs du royaume Abron qui consomment aussi le nouveau féculent avant d'autoriser leurs administrés des 500 localités que compte le Zanzan à en faire autant. Si vous n'obéissez pas à cette procédure, et que vous consommez avant les chefs, vous êtes frappés par la colère des dieux qui se manifeste par des maladies, affirme ce gardien de la tradition. Chaque année, les chefs traditionnels célèbrent avec faste la nouvelle igname à Guiendé. A Tanda-ville et à Wélékéi (province Pinango), situé à 7 kilomètres de Bondoukou, le kponan est fêté, respectivement, sous l'autorité de Nanan Appiah 1er et de nanan Adou Bibi 2.

Jean-Michel Ouattara à Bondoukou

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