Les mariages forcés et précoces sont une pratique traditionnelle néfaste avec de graves conséquences sur la santé en matière de procréation des filles. C'est une violation grave des droits de la jeune fille et de la femme selon le rapport de l'Unicef publié en octobre 2009, 64 millions de jeunes femmes âgées de 20 à 24 ans dans le monde ont été mariées avant d'avoir 18 ans. A Bondoukou, la pratique des mariages précoces et forcés est très récurrente. C'est en cela que les membres du mécanisme de référence et de suivi des violences faites aux enfants de Bondoukou étaient en atelier le vendredi 23 juillet 2010 grâce à l'Ong " Notre Grenier " en coopération avec l'Ong " Save The Children " suède, pour se former et réfléchir sur les actions à mener en vue de son éradication.
En effet, le constat est réel. A Bondoukou, il faut noter la méconnaissance des lois sur le mariage forcé et précoce par les populations. Cette ignorance leur fait commettre des actes qui violent de façon permanente et constante le droit des enfants. "A l'approche du mois de ramadan, par exemple, bon nombre de jeunes filles sont retirés de l'école pour le mariage. Surtout que dans les écoles coraniques, on enseigne aux jeunes filles que le rôle primordial d'une fille est le foyer". A constaté l'atelier. En réalité, les pesanteurs culturelles sont encore vivaces et sont très souvent la cause de ces nombreuses violations des droits de l'enfant. Il faut aussi noter l'attitude trop interventionniste de certains leaders communautaires et religieux pour chercher à réguler des cas d'abus à l'amiable en faisant fi des lois. A cela, il faut aussi ajouter la réticence même de certaines communautés à abandonner la pratique des mariages forcés.
Face à ces difficultés qui représentent des défis pour les acteurs sociaux de Bondoukou, les acteurs ont pris la résolution d'aller en croisade contre ces pratiques qui ne font pas honneur à la dignité humaine. C'est pourquoi, avant de passer à la phase répressive des acteurs de cette pratique, une vaste campagne de vulgarisation des lois interdisant les mariages précoces et forcés sera menée pendant les six mois à venir par les membres du mécanisme de référence et de suivi des violences faites aux enfants de Bondoukou. Avec pour public cible, les leaders communautaires, les autorités administratives, religieuses et coutumières, les jeunes, les femmes et les élèves.
Pascal Assibondry
Correspondant régional