Par tous les moyens, le FPI veut avoir une liste électorale taillée à sa mesure. Son leader n'a pas manqué de dire à qui veut l'entendre qu'il n'ira pas aux élections comme un mouton à l'abattoir . Pour espérer atteindre l'objectif de faire radier injustement des militants supposés de ses adversaires politiques, le parti de Gbagbo s'est organisé à mener une grande campagne de dénonciations calomnieuses à l'encontre de ceux-ci. Le faisant, il commet deux erreurs politiques monumentales. Primo, le FPI accroît le cercle de ses ennemis et fait prendre conscience aux Ivoiriens qu'il est un vrai parti tribaliste, incapable de réaliser l'unité nationale. Son combat est dépassé en cette période de mondialisation qui met en avant les valeurs d'intégrité et de compétence. Sans le savoir peut-être, le FPI frustre de milliers de ses sympathisants et même militants. A contrario, le camp présidentiel fait campagne pour l'opposition qui combat l'arbitraire et l'injustice qui s'abattent sur d'honnêtes citoyens. La seconde erreur politique est que le FPI fait le lit d'un règlement de comptes entre les dénonciateurs et leurs victimes. Car, personne ne peut accepter qu'on lui spolie sa nationalité sur des bases aussi burlesques que dérisoires. Des membres de dizaines de familles sont dénoncés comme étant des étrangers. Et ce, sur la base de leur patronyme. L'objectif est évident : nuire à d'honnêtes citoyens pour faire plaisir à un parti politique. Le processus est fait de telle sorte que celui qui dénonce quelqu'un donne toutes informations concernant son identité. Alors, la traçabilité est vite faite sur le site web de la CEI. Et le bourreau est vite découvert. Le FPI doit arrêter ses petits jeux. Sokoury et ses magiciens doivent arrêter de tromper Gbagbo en lui faisant croire qu'ils peuvent encore sauver la face à travers ces petites combines dans leurs officines. Le FPI ne peut pas aimer la Côte d'Ivoire plus que les autres Ivoiriens. Cette entreprise est d'autant plus dangereuse qu'elle fait le lit d'une vendetta des personnes ainsi injustement spoliées de leur citoyenneté.
I.B. Kamagaté