Plusieurs services des douanes n'ont pas fonctionné de façon optimum hier. A la man?uvre de ces mouvements de perturbations que beaucoup d'usagers n'ont pas hésité à qualifier de sauvages, tant ils ont surpris, les agents-membres de la toute nouvelle organisation syndicale : le Syndicat pour la défense des droits des douaniers (SDD). La plate-forme présentée à la hiérarchie comportait 9 points de revendication dont la dotation en treillis et en carburant, le paiement des primes du travail supplémentaire en fonction du temps de labeur, le remboursement des primes collectées au titre de l'assurance. Les grévistes n'ont pas donné dans la dentelle. Arrivés très tôt le matin, ils ont fermé les bureaux de la direction générale et obstrué les voies d'accès à divers autres services névralgiques notamment au port et à l'aéroport. Les 6 autres syndicats qui se sont rapidement désolidarisés du mouvement de grève ont tenté d'ouvrir les portes mais ont été vite rappelés à l'ordre par le directeur général adjoint. Mme Yao N'dré qui assure l'intérim du directeur général Alphonse Mangly, en mission, a préféré privilégier la négociation. Devant les blocages, les grévistes ont été accompagnés chez le ministre de l'Economie et des Finances Charles Diby Koffi. Qui a accédé à certains points dont le paiement des primes de travail supplémentaire évaluées à 69 millions Fcfa. Un chèque leur a été aussitôt remis par le gouvernement. En tout état de cause, s'il s'agissait de marquer leur territoire dans une administration où les syndicats se chevauchent désormais (7 au total pour environ 2600 agents toutes catégories confondues), ils auront réussi leur coup. D'autant que le mouvement n'a laissé personne indifférent au niveau de l'administration douanière. Mieux, il a créé des frictions.
En effet, le collectif des syndicats des douanes accuse la direction d'avoir contribué à la création du nouveau syndicat et de lui accorder une attention particulière. Ce comportement vise à affaiblir le collectif et par ricochet à émietter la lutte syndicale dans le secteur , a déploré le porte-parole, Séidou Mompo.
Pour la direction, cette accusation est sans fondement. Nous pensons que cette grève n'est pas opportune parce qu'elle est sans objet. Par ailleurs, nous condamnons la méthode, a répliqué une source proche de Mme Yao-Ndré.
Lanciné Bakayoko