mardi 10 août 2010 par Nord-Sud

Le Congrès pour la démocratie et le progrès (Cdp) a proposé samedi à l'issue de son 3e congrès extraordinaire, la révision de l'article 37 de la Constitution et porté son choix sur Blaise Compaoré pour être son candidat lors des prochaines élections présidentielles.

Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), parti au pouvoir au Burkina Faso, en congrès extraordinaire depuis vendredi à Ouagadougou, en vue de désigner le candidat du parti pour l'élection présidentielle du 21 novembre prochain, a entériné la candidature de Blaise Compaoré et a appelé samedi à supprimer la limitation du nombre de mandats présidentiels. Blaise Compaoré (59 ans), fondateur du CDP, a été investi en son absence, par acclamations et à l'unanimité, pour la présidentielle du 21 novembre 2010, dont il est le grand favori. Le parti a convenu de la suppression de la limitation des mandats présidentiels par la révision de l'article 37 de la Constitution, selon un "rapport de synthèse lu par la secrétaire générale Marie Achille Tapsoba. Les congressistes ont adopté une résolution relative à la désignation du camarade Blaise Compaoré comme candidat du CDP à l'élection présidentielle du 21 novembre 2010, indique le rapport de synthèse. Avec cette désignation du candidat Compaoré, ils sont à ce jour 7 candidats déclarés pour occuper le palais de Kosyam. On peut citer deux candidats de l'opposition. Notamment Bénéwendé Stanislas Sankara, le chef de file de la nouvelle formation politique dénommé l'Union pour la Renaissance/Parti sankariste (Unir/PS), et Norbert Michel Tiendrébéogo du Front des forces sociales (FFS). Le parti au pouvoir compte également, dans les prochains jours, introduire d'autres amendements de la loi fondamentale, avec notamment la création d'un Sénat, le renforcement de l'efficacité du Conseil constitutionnel et l'exigence pour tout candidat à l'élection présidentielle d'être seulement Burkinabé de naissance. Ces propositions ont de fortes chances de passer comme lettre à la poste quand on sait que le CDP dispose actuellement de 73 députés à l'Assemblée nationale contre 12 à l'opposition. La Constitution burkinabé, votée en 1991, limite le nombre de mandats présidentiels à deux septennats. Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, a réussi à se faire élire en 1991(année de l'instauration du pluralisme), et réélu en 1998 et en 2005. Le locataire du palais de Kosyam devrait briguer son dernier mandat en novembre, mais depuis plusieurs mois, de hauts responsables de son parti appellent ouvertement à une modification de la Constitution pour lui permettre de continuer après 2015, soulignant qu'il revient au peuple souverain de renouveler ou non sa confiance à un candidat. Les évêques catholiques du Burkina Faso et l'opposition avaient mis en garde contre tout changement constitutionnel. Ils semblent prêcher dans le désert.

Bakayoko Youssouf

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