mercredi 18 août 2010 par Le Temps Hebdo

A quelques semaines ( ?) du premier tour de l'élection présidentielle, la sérénité n'est pas de mise chez Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA et candidat à ce scrutin. L'ex-Premier ministre ivoirien, Charles Konan Banny, dont les ambitions ne sont plus cachées, trouble le sommeil du dauphin constitutionnel de feu le président Félix Houphouët-Boigny. L'ancien gouverneur de la BCEAO, qui ne s'est pas encore affiché publiquement, quoique poussé par une foule d'admirateurs à se présenter au scrutin du 31 octobre prochain, est devenu un os dans la gorge du leader de sa famille politique qui ne maîtrise plus le fils de Morofé. Après la guéguerre avec les échauffourées qu'il y a eu, lors du Bureau politique expressément convoqué par le président Bédié le 14 juillet dernier au siège de leur parti, beaucoup d'eau à coulé sous le pont. Des négociations souterraines pour recoller les morceaux du PDCI en passe de voler en éclats, il y en a eu, notamment des sages et des hauts dignitaires qui continuent d'intervenir pour mettre fin au conflit fratricide. Lundi dernier, le doyen d'âge, Camille Alliali a réussi l'exploit de réunir à son domicile les deux frères ennemis pour tenter le coup de la réconciliation. Rien n'aura filtré des discussions de ce bois sacré, loin des regards des caméras et objectifs photos. L'on retient simplement de la déclaration faite par le médiateur au confrère proche du PDCI, ?'Le Nouveau Réveil'', que d'autres rencontres suivront pour consolider les acquis de la rencontre convoquée en vue ?'d'aplanir les divergences''. La rencontre de ce lundi constitue, ainsi, une première étape que le doyen Camille Alliali aura réussi dans sa tentative de réconcilier le président Bédié avec son cadet vraisemblablement vexé par l'accueil que lui avaient réservé des partisans du leader de son parti au Bureau politique passé. Si l'on ne peut spéculer sur le contenu des échanges qu'ils ont eu en présence de leur aîné à eux deux, l'on note combien Banny donne du fil à retordre au président du PDCI qui, il faut le souligner, a daigné se déplacer de son domicile pour prendre part à une rencontre pareille. Voilà qui dénote l'intérêt que l'ancien chef d'Etat, encore dans la course au pouvoir, accorde à ces retrouvailles hautement politiques au-delà de la convivialité et de la familiarité habituelle. A deux mois des élections, Bédié joue sa tête dans cette médiation dont il a tout intérêt à l'aboutissement heureux pour préserver ses chances. La cohésion au PDCI étant fortement entamée par l'adversité entre lui et le Premier ministre Banny, tacitement adulé par de hauts cadres du parti.
F.D.BONY

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