Le Conseil supérieur des imams organise une rupture collective du jeûne, vendredi, à la mosquée de la Riviera Golf. Il a invité le chef de l'Etat, le Premier ministre et son gouvernement.
Sauf changement de dernière heure, le chef de l'Etat, le Premier ministre, et d'autres membres du gouvernement devraient partager un repas avec les imams de Côte d'Ivoire ce vendredi à la mosquée de la Riviera Golf. Les guides musulmans qui vont rompre le jeûne ensemble ce jour, ont décidé de mettre à profit cette occasion, pour communier avec les autorités. Le président du Conseil supérieur des imams(Cosim) devrait, à cette occasion, adresser un message aux premiers responsables du pays et à l'ensemble des Ivoiriens au nom des musulmans. Cheikh Boikary Fofana va certainement exhorter les acteurs politiques à tout mettre en ?uvre pour la tenue de l'élection présidentielle le 31 octobre, comme prévu.
Bientôt des registres de naissances dans les mosquées
Certains sujets spécifiques à la communauté musulmane devraient également être abordés. Il s'agit notamment de la question du pèlerinage à La Mecque. Le Cosim, on le sait, souhaitait la rétrocession de l'organisation à la communauté musulmane cette année. Finalement, les imams et le chef de l'Etat se sont accordés sur le report de cette rétrocession. Selon nos informations, Laurent Gbagbo et Boikary Fofana ont eu récemment un tête-à-tête sur le sujet. Le président de la République ne serait pas opposé au principe selon lequel, dans un Etat laïc comme la Côte d'Ivoire, l'organisation du hadj soit d'abord l'affaire des musulmans.
Toutefois, vu le retard accusé dans les préparatifs, ils sont convenus de laisser l'Etat jouer encore les premiers rôles. Comme aux éditions précédentes, la communauté musulmane aura des représentants au sein du comité de pilotage. C'est d'ailleurs dans cette synergie que le prix du hadj 2010 a été fixé, vendredi dernier, avec un maintien du montant des dernières éditions, à savoir 1.500.000 Fcfa. Le Cosim pourrait aussi, lors de cette rencontre, présenter ses grands chantiers au chef de l'Etat et au gouvernement. Le dernier projet mis en route est la charte de l'imamat et des mosquées. Il était, samedi et dimanche, au centre d'un séminaire qui a réuni imams et gestionnaires des mosquées. Ceux-ci ont entamé la validation d'un ensemble de règles qui vont régir la fonction d'imam et la gestion des mosquées. Entre autres nouveautés, l'on a décidé d'enregistrer désormais dans les mosquées toute naissance d'enfant de parents musulmans. Pareil pour les décès et les mariages pour lesquels des registres existent déjà dans plusieurs mosquées. La charte met par ailleurs l'accent sur la prise en charge que chaque communauté musulmane doit assurer à son imam. Rappelons que le Cosim a procédé le 31 juillet à la mise en place de la fondation de la zakat et du waqf qui va se charger de la collecte et de la redistribution de l'impôt annuel dont le payement est recommandé, par le coran, à tout musulman qui en a les moyens.
Cissé Sindou