lundi 23 août 2010 par L'intelligent d'Abidjan

La Côte d'Ivoire, connaît depuis le 19 septembre 2002 une cristallisation de contradictions. Du point de vue des institutions et des structures, la Côte d'Ivoire a pris les traits d'un Etat de type ?'bananier'', dans lequel tout le monde gère ses propres émotions, comme des avantages et des mérites : un évènement est en train de se produire sous nos yeux, sans que personne n'ose dire ouvertement ce qu'il en pense. Le Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro a une fondation. Tout le monde est informé, et moi, j'ai de la peine à comprendre la naissance d'une telle ?uvre lâchée dans la nature, par Guillaume Soro. A mon avis, la fondation est un instrument d'une conception qui s'appuie sur une incontestable moralité. A l'analyse, cette réalité défendable, échappe pour le moment à Guillaume Soro. Parfois en Côte d'Ivoire, la comédie politique tourne à la farce morale. Comment ne pas sourire, en observant l'entourage du Premier ministre, s'émerveiller de la naissance d'une fondation à Guillaume Soro. Bien entendu, Guillaume Soro veut faire une marche de sympathie vers les Ivoiriens dont il a massacré une bonne partie, pendant la résistance armée du 22 septembre 2002. Guillaume Soro pense que la naissance d'une fondation, est un magnifique cadeau personnel. En réalité, la fondation a un contenu d'unification de bonnes valeurs. L'auteur de la fondation ayant eu des pratiques de rapprochement de grandes qualités dans l'histoire de son pays. La fondation n'est ni un cadeau personnel, ni un sentiment de mode : le sud-africain Nelson Mandela, les Américains Jimmy Carter, Martin Lutter King, Bill Clinton, les Ivoiriens Félix Houphouët-Boigny, Memel Foté, n'ont nulle part dans leur pays ?'déliré'' au point de déstabiliser les institutions républicaines, ou massacrer ses propres concitoyens. Guillaume Soro peut avoir ?'sa'' fondation, à condition qu'il retaille son propre parcours actuel de l'histoire de la Côte d'Ivoire, à la sagesse du ghanéen Kwamé N'krumah, du courageux Bissau-guinéen Amilcar Cabral. Des hommes de convictions, de fond moral, et de visions heureuses. A mon avis, si ces qualités viennent à manquer à Guillaume Soro, il ne pourra, pour le moment avoir une fondation. Supposons même que le Premier ministre ait toutes ces qualités, le sixième sens de Guillaume Soro, serait de les appliquer dans le plus beau talent. En ce moment précis, où nous mettons sous presse, je ne comprends pas la passion de Guillaume Soro pour une fondation. Elle n'est pas nécessaire, en ce moment de crises, de toutes sortes, où Guillaume Soro, lui-même, a la démarche plombée pour désarmer ses soldats, et l'?il plus inquiet pour sa propre survie. Le Premier ministre ivoirien habite à l'hôtel, au lieu d'une résidence de l'Etat. En tout cas, moi, je suis content de voir Guillaume Soro inquiet, surtout après la crise. Que restera t-il de Guillaume Soro, s'il n'est plus à la Primature Une institution républicaine ? En tout cas, je suis content de voir le Premier ministre inquiet, lui qui a dit, être le responsable de la vulgaire rébellion qui secoue toujours la Côte d'Ivoire. Guillaume Soro a-t-il droit à une fondation ? A Bouaké, au Togo, au Ghana, Sénégal, en France, en Afrique du Sud, Guillaume Soro jouait allègrement sa responsabilité de ?'chef'' de la rébellion. Je me souviens très bien, quand Guillaume Soro avait tenu en haleine, le Président du Conseil économique et social, Laurent Dona Fologo, Chef de délégation de l'Etat de Côte d'Ivoire aux premières négociations au Togo, pendant les heures chaudes de la rébellion. Je l'ai vu pendant de longues heures, bailler, ronger ses ongles. L'élégant homme d'Etat ivoirien, n'avait plus le temps pour la manucure. Quelle souffrance pour Laurent Dona Fologo, sans sommeil, pour redonner aux Ivoiriens la paix et la stabilité. Mais rien. A mon avis, la fondation de Guillaume Soro ne contient que ses propres émotions de chef de guerre. Pour le moment ?'sa'' fondation n'a aucune signification pour la Côte d'Ivoire, que le Premier ministre a défigurée à la veille de son cinquantenaire. Dans cette trame tragi-comique, les organisations des droits de l'homme, pleins de contradictions, la société civile aux ambitions politiques, n'ont qu'un seul souci de l'ambiance politique actuelle de la Côte d'Ivoire : bien boire, et bien manger. Pauvre Côte d'Ivoire
Par Ben Ismaël

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