lundi 23 août 2010 par Nord-Sud

A Daloa, ce sont 36 personnes accusées par le Front populaire ivoirien de fraude sur la nationalité qui comparaissent, aujourd'hui, devant le juge. Elles sont toutes ressortissantes du Nord.

36 ressortissants du Nord sont devant le tribunal de première instance de Daloa, aujourd'hui. Ils sont convoqués à l'audience par le président de cette instance judiciaire, le juge Dagrou Théodore, pour répondre des accusations portées contre eux par le Front populaire ivoirien (Fpi) à Gboguhé, commune située à 30 kilomètres de Daloa. Leur dénonciateur, Kpassa Zouzouko Bernard, militant du parti au pouvoir, a porté plainte contre ces personnes qu'il accuse d'être des étrangers, inscrits frauduleusement sur la liste électorale provisoire. L'audience prévue auparavant le 19 août dernier a été reportée à aujourd'hui. Le tribunal demandait au plaignant d'apporter les preuves de son accusation. Ce même manque de preuve avait poussé la Commission électorale indépendante (Cei) à rejeter la requête de M. Kpassa. En effet, il n'avait pour preuve qu'une lettre à palabre jointe à sa plainte. Cette lettre aurait été signée par l'imam de Gboguhé, Diakité Adama, un ressortissant malien, et le chef des ressortissants du Nord. Chose que ceux-ci nient. Le guide religieux et le chef de communauté ne reconnaissent pas avoir apposé une signature au bas d'une quelconque lettre. Cependant, ils se souviennent avoir été approchés par Kpassa Zouzouko Bernard, une nuit, pour qu'ils signent ledit document. A la suite de sa requête à laquelle les deux vieux n'ont pas adhéré, l'imam a été convoqué à la gendarmerie de Gboguhé afin qu'il désigne les ressortissants de son pays de la liste. De fil en aiguille, nous apprendrons que M. Kpassa n'est pas à sa première mission de ce genre. Lors des audiences, c'est à la suite de sa plainte que 13 personnes, traitées d'étrangers, avaient été arrêtées par les gendarmes de Gboguhé. Celles-ci ont été blanchies par la suite puis libérées aux termes des enquêtes diligentées. Ne baissant pas les bras, Kpassa Zouzouko Bernard s'adonne à l'extorsion de fonds aux ressortissants du Nord. Il arrachait les récépissés d'enrôlement, sous prétexte de vérification puis les gardait par devers lui. Toute personne désireuse de récupérer son document devait s'acquitter d'un montant qu'il fixe à la tête du client. Pour le procès d'aujourd'hui, le président du tribunal a convoqué les chefs de communautés ivoiriennes et ceux des pays étrangers vivant à Gboguhé. Ceux-ci seront appelés à désigner leurs ressortissants parmi les accusés. Quant aux accusés, ils bénéficieront de l'assistance des avocats commis pour leur défense par le Rassemblement des républicains (Rdr).

Bayo Fatim à Daloa

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