mercredi 25 août 2010 par Le Nouveau Réveil

Une grave crise secoue l`Union républicaine pour la démocratie (Urd) dont l`issue est la destitution de la présidente du parti affilié au Cnrd, Danièle Akissi Boni-Claverie. Un président intérimaire a été désigné, en la personne de Houlaï Tiabas Bernard. Un flash-back permet de saisir l`ambiance électrique qui prévalait dans l`enceinte et autour du siège hier, jour où la sentence de la destitution de la présidente a été prononcée. Venus, selon les organisateurs, des cités universitaires d`Abidjan, de Bloléquin, de Daloa, d`Issia, etc., les militants du parti (des coordinations et sections), jeunes pour la plupart, parcouraient les rues des environs à petits trots en psalmodiant des dithyrambes à l`honneur de Laurent Gbagbo. Des cris de guerre fusaient de partout. De l`église Sainte Cécile jusqu`au devant du commissariat du 12e arrondissement des II Plateaux Vallons, non loin du siège, des jeunes en tee-shirts estampillés Urd qui prônaient la victoire de Laurent Gbagbo, l`ambiance était électrique et surchauffée. La raison, l`entrée du siège dont les portes étaient hermétiquement closes avaient été refusées par des personnes à l`intérieur. Un ferronnier vite trouvé défonça le portail. Aussitôt fait, on invita tout le monde à prendre place dans le jardin, à l`arrière cour du siège. L`Assemblée générale extraordinaire pouvait commencer. Ce fut Douho Donald, coordonnateur des sections universitaires dont la coordination avait été dissoute, qui prit la parole. " Camarades, l`heure est grave. L`Urd est en danger. La gestion du parti n`est pas démocratique. Le parti, depuis quatre ans qu`il est créé, n`a jamais organisé de congrès. Cette Assemblée générale extraordinaire a été convoquée pour réorganiser le parti. Depuis un moment, le parti vit des radiations, des négligences, la mauvaise gestion. Les jeunes, les coordinations et les sections disent non à Boni Claverie !", a-t-il asséné sous des hourras des militants chauffés à blanc. Et d`ajouter : " A partir d`aujourd`hui, Danièle Akissi Boni Claverie n`est plus présidente de l`Urd. A partir d`aujourd`hui, le parti sera dirigé par le doyen des membres fondateurs, il s`appelle M. Tiabas Houlaï ". Séance tenante, on envoya appeler le nouveau promu. Houlaï Tiabas accompagné du vice-président du parti, Colonel Guéhi Tahi Robert, fit une entrée triomphale. Mais au moment où il devait prononcer son allocution, un détachement de la police du 12e arrondissement conduit par le lieutenant Okah Lavoisier demande à entendre les responsables du rassemblement. Refus catégorique. Le ton monte. Entre deux discussions, le doyen Houlaï Tiabas a pu dire : " Je vous remercie de m`avoir fait confiance en me faisant appel pour résoudre les problèmes de notre parti. Je voudrais, à mon tour, vous rassurer que j`accepte votre proposition de conduire les destinées du parti jusqu`au prochain congrès dans un délai bref. J`accepte non pas pour des ambitions personnelles, mais pour mettre de l`ordre vis-à-vis des dérives de Mme Boni Claverie. A partir d`aujourd`hui, Mme Boni Claverie n`est plus présidente de l`Urd. Pourquoi nous en sommes arrivés là ? Parce que Mme Boni considère le parti comme une entreprise personnelle, comme un département ministériel où elle a droit de vie sur les militants qu`elle congédie comme des employés. Les membres de son bureau provisoire seront à leur place. Mais, ceux qui, par des états d`âme, ne répondront pas à mon appel, seront remplacés ". Après quoi, les jeunes voulant installer leur président par intérim dans son bureau, la police quelque peu surexcitée a demandé à tout le monde de sortir. Finalement, après concertation, le président par intérim a estimé que l`essentiel étant fait, il fallait éviter un affrontement tout en demandant à ses jeunes de rester sur place.


Les dessous d`un limogeage

Le limogeage de Mme Danièle Boni Claverie a été prononcé, hier, au moment même où elle était en mission avec Mme Simone Ehivet Gbagbo à Bouaké. De source bien introduite, informée, c`est la première dame ivoirienne qui lui a annoncé la mauvaise nouvelle. Elle devient donc simple militante. En réalité, la concernée savait que quelque chose se préparait. Selon des informations recueillies dans son cercle politique, un certain complexe de supériorité a rendu la première responsable de l`Urd inaccessible. Réfractaire à toute contradiction, elle frustrerait tout son entourage. Elle faisait même ombrage à tout le monde, selon ses militants. Même au Cnrd, selon nos informateurs, elle avait commencé à gêner tout le monde. Même le fait d`avoir quitté l`église catholique pour celle du couple présidentiel ne serait plus une garantie pour avoir le "parapluie atomique" qui pourrait la protéger du naufrage. Sa condescendance indisposerait sans commune mesure, ses prises de positions parfois trop tranchées ne cadrant pas avec l`aspiration démocratique du Cnrd. Elle aurait même commencé à gêner les occupants du palais présidentiel. On révèle même qu`elle rase les murs du palais du Plateau actuellement. Tous, même Laurent Dona Fologo, auraient pris leur distance vis-à-vis d`elle. Pour un militant qu`on a joint au téléphone " Mme Danièle Boni Claverie est un serpent dans la poche du Fpi ". Pis, son rapprochement avec Bleu Lainé se serait effrité comme peau de chagrin. Sans le soutien du Fpi, du Cnrd et même du palais, Mme Boni Claverie perd toute existence légale en politique. Il est donc à craindre qu`elle soit désormais effacée de la scène politique, n`ayant plus de cadre légal pour agir.
François Konan


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